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Mali: une alliance composite manifeste pour la démission du président Keita
Publié le vendredi 5 juin 2020  |  AFP
Rassemblement
© aBamako.com par momo
Rassemblement de la CMAS et certains partis politiques à Bamako
Bamako, le 05 Juin 2020, la Coordination des Mouvements et Associations de Soutien à Mahmoud Dicko (CMAS) et ses alliés ont organisé un grand rassemblement à la place de l`indépendance.
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Des milliers de personnes se sont rassemblées vendredi à Bamako à l’appel d’une alliance de religieux, d’opposants et de la société civile, pour réclamer la démission du président Ibrahim Boubacar Keita dont le pays fait face à une crise sécuritaire, économique et sociale, ont constaté des journalistes de l’AFP.

"7 ans de pouvoir, ça suffit", "IBK dégage", en référence aux initiales du dirigeant malien au pouvoir depuis 2013, pouvait-on lire sur des pancartes sur la Place de l’Indépendance, à Bamako, où étaient réunis quelque 10.000 personnes, au son des vuvuzelas, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Des banderoles réclamaient la libération de l’ex-Premier ministre et principal opposant Soumaïla Cissé, enlevé le 25 mars alors qu’il était en campagne pour les élections législatives dans sa zone d’origine, le centre du Mali, un scrutin remporté par le pouvoir mais aux résultats suivis par une grogne populaire.

Le rassemblement est organisé par une nouvelle alliance formée d’un mouvement ayant à sa tête l’imam Mahmoud Dicko, du Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) qui regroupe des partis d’opposition dont le principal d’entre eux, et d’Espoir Mali Koura (EMK), un mouvement de la société civile dirigé par le cinéaste et ancien ministre de la Culture Cheick Oumar Sissoko.

Mahmoud Dicko, éminente figure religieuse et tenant d’un islam rigoriste, fut autrefois proche du président Keita. Entré en politique ces derniers mois, il est un critique vigoureux du pouvoir.

De nombreux manifestants étaient sans masque de protection contre le coronavirus alors que le Mali a déclaré 1.461 cas confirmés dont 85 décès.

La nouvelle alliance avait dénoncé fin mai "la gouvernance chaotique et prédatrice" qui fait peser sur le Mali le "risque de partition".

Elle avait également mis à l’index la gestion par le pouvoir des situations sécuritaire, économique et sociale, ainsi que l’organisation des récentes législatives.

Le Mali est en proie depuis 2012 à une profonde crise multiforme, sécuritaire, politique, économique. Les insurrections indépendantistes et maintenant jihadistes menées par les groupes liés à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique, ainsi que les violences intercommunautaires ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés. Parties du nord du Mali, les violences se sont propagées au centre du pays, puis au Burkina Faso et au Niger voisins.

Elles se doublent de toutes sortes de trafics et de vastes pans du territoire échappent à l’autorité de l’Etat.
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