Depuis un certain moment, à Bamako, la vente des anciens matériaux, venus de l’extérieur, appelés ‘’Les casses’’ est un vrai business pour beaucoup de personnes. On rencontre certains dans les camionnettes étalés dans les espaces publics, d’autres dans les boutiques de vente. Parmi ces matériaux, nous nous sommes intéressés aux matelas et draps de lit qui, malheureusement sont très dangereux pour la santé selon les spécialistes de santé.
« Pour des mesures de santé, l’utilisation de ces matelas et draps de lit doivent être interdite». Dr Diarra Zoumana, médecin dans une clinique de la place à Bamako a été clair sur le sujet. D’après lui, peu de vendeurs savent réellement la provenance de ces matériaux. Sur le plan hygiénique, ils sont déconseillés. Il signale que ces matelas et draps de lit sont déjà utilisés par des Européens. Pour lui, ils ne sont pas propres. Ils peuvent être source de plusieurs maladies. Parmi ces maladies, toutes celles qui sont transmissibles par la salive, les infections, etc.
Les vendeurs ne veulent pas reconnaitre cela. « Je sais quand même que ce sont des produits qui viennent de l’extérieur, mais je ne sais pas où précisément» s’exprime ainsi Karim, entrain de ranger ses marchandises. Quelques minutes plus tard, il continue sans gêne : «Ce sont des matériaux moins chers. En achetant, les clients savent que c’est une question de chance. Soit, ils tombent sur un produit de bonne qualité ou le contraire ». Il affirme qu’aucun de ses clients n’est venu se plaindre à lui par rapport aux mauvais états ou aux conséquences de ces produits. Il affirme avoir un esprit tranquille sur le sujet.
Quand à Alassane, un autre vendeur de ‘’casses’’ à Niamakoro, il trouve que c’est égoïste de penser que ces produits peuvent avoir des conséquences néfastes pour la santé des gens. «Le commerce de ces produits nous permet de gagner notre pain quotidien. S’il faut que les mauvaises langues viennent gâcher notre affaire ? De toute les façons, chacun à sa chance dans la vie» disait, mécontent, ce commerçant avant d’ajouter que ces matelas arrivent bien conditionnés dans les plastiques et ils ne consistent aucun danger pour la santé. «Au contraire ils sont de très bonnes qualités. Ils sont endurants et même souvent très chers que ce que vous appelez les industriels. C’est une question de choix et de moyens» en est convaincu le vendeur Alassane.
Par contre, selon Abdoulaye, un malien de l’extérieur, ces matelas et draps de lit qui sont vendus dans notre pays dans les magasins de ‘’casses’’ ou en plein air, proviennent des hôpitaux et de chez certaines familles européennes qui déménagent en laissant ces anciens matériaux dans les chambres ou dans la rue. «Ce sont des matériaux qui doivent être brûlés. Malheureusement, ils sont bien accueillis par les africains à cause de la pauvreté».
Un avis partagé par Dr Kassogué : « Les vendeurs de ces produits n’ont aucun moyen pour pouvoir les désinfectés. Raison pour laquelle, pour éviter toute contamination, il est souhaitable de ne pas les utiliser». Très catégorique, il signale que la pauvreté ne doit pas pousser quelqu’un à acheter une maladie.
A Daoudaboubougou, Ousmane et ses deux frères sont envahis par des clients. Leurs matériaux ‘’casses’’ viennent d’arriver. Les clients se précipitent pour choisir en premier les produits de bonnes qualités. La cliente Aïssata arrange à ces côtés des draps de lit. «Quand j’arrive à la maison, je les lave avec du savon et de l’eau de javel et je n’ai plus de problème. Ils sont moins chers et ils durent longtemps. Ce sont des draps en coton» se rassure tranquillement Aïssata. Curieuse de savoir ce que fait tout ce beau monde autour d’une voiture, Adam s’approche. En assistant volontiers à notre conversation, elle affirme se méfier de ces produits : «Sincèrement, moi Adam, je ne fais pas trop confiance à ces produits. Je me dis qu’ils sont déjà utilisés. Ce ne sont pas seulement les matelas et draps de lit, il y a aussi des assiettes, des verres à boire, et autres ustensiles de cuisine. En les voyants, nous savons bel et bien qu’ils sont déjà utilisés. Par qui ? Nous ne le savons pas» s’exclamait cette dame très méfiante qui, tout en continuant de toucher certains objets pour mieux les regarder.
«Mieux vaut prévenir que guérir », pour éviter tout risque, Dr Diarra Zoumana, conseille aux utilisateurs de ces produits d’être plus prudents. Si possible de ne pas les utiliser.