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Arrestations et détentions arbitraires : une transgression des idéaux de la démocratie et des droits humains fondamentaux
Publié le dimanche 7 juin 2020  |  L'Analyste
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© Autre presse par DR
police malienne
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Les arrestations et détentions arbitraires ne sont pas et ne seront jamais la solution pour la stabilité. C’est l’effet contraire qu’elles vont produire, c’est-à-dire que les voix de contestation vont s’enfler, derrière chaque voix se cachera toujours une autre voix parce que c’est l’écho de la détresse populaire. Mais quant un pouvoir est aux abois, il pose des actes maladroits qui l’enfoncent chaque jour et qui finiront de l’emporter.
Les derniers événements d’arrestations et de détentions arbitraires transgressent les fondements des textes fondamentaux nationaux et internationaux signés par le Mali. Art 4 de la Constitution : ‘’toute personne a droit à la liberté de penser, de réunion, de culte, d’opinion, d’expression…’’ La Déclaration universelle des droits de l’homme va plus loin dans son art 19 : ‘’Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher et de répandre, sans considération de frontière, les informations et les idées par quelques moyens d’expression que ce soit’’.

Malgré ces arsenaux juridiques, les arrestations et détentions arbitraires se sont multipliées. Ces arrestations et détentions opérées dans les conditions extra judiciaires nous replongent dans les années de plomb de la dictature de Moussa Traoré où les leaders d’opinion, les responsables d’association et syndicaux étaient filés, traqués, arrêtés et emprisonnés dans les maisons d’arrêt réputées pour leur précarité et le caractère inhumain de traitement infligé, celles du nord étaient des mouroirs.

La liberté d’expression a été la plus durement acquise. Aucun citoyen n’avait droit de parler des insuffisances de gouvernement, même dans les salons, à fortiori sur les places publiques. ‘’Les murs ont des oreilles étaient véritablement une réalité au Mali. La police politique, les renseignements généraux de Moussa ou de ceux à qui revenait une parcelle de pouvoir était partout. ‘’Tu es avec ou tu es contre nous’’ aimait dire le patron de la police.

C’est en combattant cet état de fait que le mouvement démocratique est né. A l’avènement de la démocratie, les premiers responsables ont dit : ‘’Plus jamais ça’’. C’est-à-dire que nul ne devait être inquiété pour ses opinions. L’argument ou le mobil d’accusation de : ‘’incitation à la violence’’, ‘’trouble à l’ordre publique’’, ‘’déstabilisation…’’ sont assez léger. Primo, les auteurs sont des justes des civils, secundo si ceux qu’ils disent est vrai c’est-à-dire les conséquences de la mauvaise gouvernance, il y aura toujours violence, trouble, déstabilisation. On ne peut indéfiniment opprimer et maintenir les hommes sous oppression pendant qu’ils vivent dans le besoin du minimum vital pour leur existence : santé, éducation, sécurité, justice… Il n’est pas difficile de rétablir la stabilité, la balle est et demeure dans le camp des gouvernants. On est responsable pour trouver des solutions aux problèmes sinon on n’a pas le droit et, se serait même suicidaire, de rester au poste. A bon entendeur… !

Drissa Tiémoko SANGARE
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