Au sortir de l’épreuve de la pandémie du COVID-19, le monde aura retenu des enseignements qui resteront gravés dans les annales sanitaires de l’humanité et de l’histoire des relations internationales. La crise sanitaire aux conséquences multidimensionnelles (économiques, financières, sociales et politiques) a plongé la globalisalisation dans un processus qui appelle à un véritable changement dans la gouvernance mondiale.
Sur le plan économique et financier, un nouvel ordre économique et monétaire préfigurant la fin de la suprématie du dollar américain se dessine.
Sur le plan social et politique, la crise a révélé les limites voir le déclin du néolibéralisme. La mutation qui s’opère provoquera sans nul doute des conflits sociaux demandant plus d’État responsable. Elle exigera une gouvernance qui «place les peuples au centre des préoccupations». Une étape importante de la marche de l’histoire de l’humanité est en cours.
La crise sanitaire mondiale a aussi révélé que les pays qui ont construit le socle de leur puissance économique sur les crimes les plus abominables de l’histoire de l’humanité (domination coloniale, esclavage, exploitation néo-colonialiste des peuples d’Afrique, d’Asie, d’Amérique, extermination de populations, guerres et assassinats ciblés, etc.), donneurs de leçons sont dans certaines circonstances de véritables colosses aux pieds d’argile. La fragilité des systèmes de protection sociale desdites puissances a été mise à nue. Le pays qui affiche de façon exubérante sa place de première puissance au monde (les USA) et qui s’érige en gendarme de la communauté internationale enregistre plus de 105.000 décès à la date d’aujourd’hui.
Les victimes (atteints ou tués) du COVID-19 constituent 35% de la population américaine. Les 13% de la population du pays, d’origine africaine (descendants d’esclaves) appelés Afro-américains, opprimés depuis si longtemps sont les plus touchés. Ils font partis des 40% de la population américaine qui n’a pas accès aux soins de santé. La couleur de la peau est devenue un risque majeur face au COVID-19.
Selon Barak Obama, la gestion de la pandémie par son successeur est «un désastre chaotique absolu». Les pays européens peinent à endiguer le mal. Ils tentent cependant de présenter aux pays africains qu’ils exploitent depuis des siècles, une forme d’aide qui n’est en rien comparable à celle apportée par la Chine.
En Europe, période de COVID-19 ou pas les Africains subissent des actes d’ostracisme, de racisme et de xénophobie jusque sur les terrains de sports depuis des années. Les contrôles et délits de faciès sont quotidiens.
La solidarité exprimée par la Chine à l’endroit du monde à la suite de la victoire remportée dans la lutte contre la pandémie a prouvé si besoin était que le peuple chinois n’a ni la culture ni la religion de la violence. Cette victoire reconnue par le monde entier est surtout liée au leadership patriotique et visionnaire du Parti Communiste Chinois, à la résilience et à la discipline d’un peuple attaché à sa culture multimillénaire.
Aujourd’hui, la Chine peut être fière d’être le seul pays au monde à pouvoir présenter une expérience avérée dans la lutte contre le COVID-19. Pays pauvre et arriéré, dans les années 1960, la Chine a atteint le sommet de la montagne. «Quand tu as atteint le sommet de la montagne continue de marcher».
Le changement qui se dessine impose la République Populaire de Chine comme la puissance incontournable du XXIème siècle. Le succès de la méthode de lutte contre le COVID-19 et l’engagement de la Chine envers les pays Africains ont provoqué une virulente campagne antichinoise orchestrée par des medias occidentaux. Que d’écrits et d’images négatifs: xénophobie… racisme… discrimination contre les Africains dues au COVID-19…. images vidéos virales prétendant montrer des violences liées aux discriminations subies par les étrangers notamment africains…etc. On aurait cru que l’apartheid venait de naitre en Chine…
De l’ignorance fleurissent les préjugés. Des préjugés naissent le rejet et la haine Par rapport à la Chine rien n’est mis en lumière, tout est systématiquement exagéré. L’exagération d’actes épiphénomènes liées à des quiproquos entre certains africains et chinois pendant le confinement a provoqué la réaction de diplomates africains résidant en Chine.
Certaines réactions en Afrique m’ont rappelé cette phrase de Léopold Sédar Senghor, ancien Président du Sénégal: «L’émotion est Nègre, la raison est Hélène» en référence à l’origine romaine (hellénique) de la science et de la philosophie. Des chefs de missions diplomatiques de la Chine ont été convoqués par des gouvernements africains et l’Union Africaine pour des explications. Lorsque la réalité a fait jour, la sagesse a prévalue.
Le Ministre des Affaires étrangères du Nigeria a reconnu que: «certains citoyens nigérians n’ont pas strictement suivi les règlementations de prévention des épidémies à Guangzhou». Une émission (les observateurs) d’une télévision française, spécialisée dans la recherche de fausses informations sur les réseaux sociaux a détecté des images vidéo hors contexte, datant parfois de 2016, 2018, enregistrées souvent dans d pays d’Asie.
Nous devons comprendre que tant que la Chine et l’Afrique marchent ensemble pour la construction d’une «communauté de destin Chine-Afrique plus forte», l’adversité croissante des relations Sino-africaines dans l’arène internationale ne connaîtra pas de répit. Le développement de l’Afrique est synonyme de descente aux enfers pour les pays Européens.
Un Dirigeants Français affirmait: «Sans l’Afrique la France serait un pays en développement». Les pays Africains doivent exploiter le changement de l’ordre mondial en cours et se battre avec détermination et rigueurs pour trouver leurs places dans le nouveau concert des Nations. Ils le feront en exploitant en toute indépendance et responsabilité leurs relations avec la Chine. L’Afrique doit sortir du tutorat, de la servitude et du mimétisme afin d’exploiter le potentiel du partenariat «gagnant-gagnant» en faveur de son développement. C’est aussi la leçon à retenir du développement exponentiel de la Chine.
Le Forum sur la Coopération Sino-africaine créé à Beijing, en 2000, s’avère être le mécanisme de coopération idéal pour permettre aux pays Africains d’amorcer le développement tant souhaité par les peuples.
Aujourd’hui, il apparait clairement que l’engagement du Président Xi Jinping pour la construction d’une communauté de destin pour l’humanité répond parfaitement aux besoins des peuples dont les destins sont irrémédiablement liés./.
Yoro DIALLO, Chercheur Principal / Directeur Exécutif du Centre d’Etudes Francophones, Directeur du Musée Africain
Institute of African Studies, Zhejiang Normal University, CHINA