La ministre des Armées Florence Parly a annoncé le vendredi 5 juin 2020, la mort du chef d’al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Abdelmalek Droukdel et de « plusieurs de ses proches collaborateurs », lors d’une opération militaire menée par les forces françaises et leurs partenaires, le 3 juin 2020 au Mali. C’était au nord de l’Adrar des Ifoghas, à 80 km à l’est de Tessalit, près de la frontière avec l’Algérie. Une information confirmée par le colonel Frédéric Barbry, porte-parole de l’état-major des armées, ajoutant qu’il y a également un prisonnier. « L’un des membres du groupe terroriste s’est rendu sans combattre. On ne connaît pas encore son identité. » Cette opération a été réalisée par un module d’intervention composée d’hélicoptères et de troupes au sol, le tout étant appuyé par l’aviation.
Cependant, même si la France semble avoir joué de la prudence dans la confirmation de cette information, il vaut mieux prendre cette information avec des pincettes, tant des djihadistes annoncés morts ont ressuscité. Le hic est que ces informations tombent seulement quand la France éternelle est indexée. En effet, à chaque fois que des maliens tentent ou expriment leur sentiment anti-français, l’hexagone sacrifie un pion, du moins dans un communiqué pour calmer les tensions. Ce communiqué qui tombe un 5 juin 2020, alors que Mohamoud Dicko et ses adeptes étaient encore dans les rues de Bamako, en dit long. Cependant, si les manifestants ont demandé le départ de la France du Mali, le 5 Avril 2019, les forces étrangères n’étaient pas dans la ligne de tirs lors de la manif du 5 juin 2020. Des maliens estiment également que la France profite de ses morts sur papier pour motiver certaines décisions au Nord Mali.
En 2013, l’armée tchadienne avait annoncé la mort du chef d’Al-Morabitoune, Mokhtar Belmokhtar après la bataille de Tigharghâr, dans l’Adrar des Ifoghas au nord Mali. Deux ans plus tard quand, en 2015, ce fut le tour du Pentagone a annoncé sa mort « probable » suite à une série de bombardements près d’Ajdabiya, en Libye. Et, un an plus tard, il signe un communique d’Aqmi. En novembre 2016, l’armée Française annonce à son tour l’avoir abattu avant qu’il ne réapparaît comme un fantôme.
Amadou Koufa, chef de la katiba Macina a été également annoncé pour mort, avant qu’il ne réapparaisse dans une vidéo quelques mois plus tard. En effet, en Novembre 2018, l’armée française a annoncé la mort probable de Koufa. Une information affirmée respectivement par les ministres des Armées Françaises, Florence Parly et malien de la défense et des anciens combattants. « Une action complexe et d’ampleur ayant permis de neutraliser un important détachement terroristes au sein duquel se trouvait probablement l’un des principaux adjoints de Iyad ag Ghaly, Amadou Koufa, chef de la katiba Macina… dans un premier temps, grièvement blessé avant de mourir ». En réalité, Amadou Koufa est « ni tué, ni blessé. » Et c’est le même Abdelmalek Droukdel dans un enregistrement audio diffusée par Alakhbar qui avait indiqué que « le cheikh n’était pas sur le site de l’opération et il n’a été ni tué, ni blessé », avant que Kouffa ne réapparaisse.
Bill Carson
Source: La Preuve