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Sahel : 57 exécutions extrajudiciaires et 142 cas de disparition forcées reprochées aux armées nationales
Publié le jeudi 11 juin 2020  |  Le Pays
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© Autre presse par DR
Le Gouverneur de la Région de Mopti et la Cheffe du Bureau régional de la MINUSMA en visite de soutien dans le village de Peh
Suite à une attaque perpétrée, dans la nuit du 13 au 14 novembre 2019 contre le village de Peh, dans la région de Mopti, le 18 novembre dernier, le Gouverneur de la Région, Abdoulaye Cissé et Fatou Dieng Thiam, la Cheffe du Bureau régional de la MINUSMA, y ont effectué une visite.
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Dans son rapport intitulé : « Ils en ont exécuté certains et emmené
d’autres avec eux » : Péril pour les populations civiles dans le sahel, Amnesty international documente plusieurs exactions commises par les armées nationales contre les civils.
« J’étais parti de chez moi pour acheter du poisson quand j’ai été arrêté en chemin par des soldats qui m’ont demandé de les suivre. Ils m’ont demandé où se trouvaient les djihadistes. Je leur ai dit que je ne les connaissais pas et que je n’avais rien à voir avec eux. Que je ne pourrais pas les reconnaître si je les croisais. Ils m’ont ensuite insulté et ont insisté pour que je dise que je connaissais les djihadistes, mais j’ai maintenu mes propos car je disais la vérité. » Ces propos d’une victime de sévices de l’armée malienne ont été rapportés par l’organisation internationale de protection des droits de l’homme, Amnesty International, dans son rapport publié ce mercredi 10 juin 2020.

Entre février et avril 2020, au total, Amnesty international récence 199 incidents au Mali, au Niger et au Burkina Faso. Ces incidents consistent en exécutions extrajudiciaires ou en homicides illégaux de civils non armés. Au moins 57 exécutions extrajudiciaires et 142 cas de disparition forcées ont été documentés par Amnesty international. Ces exactions, selon cette organisation internationale, sont l’œuvre des forces de sécurité.

Ces bavures, l’organisation,surviennent dans le cadre de l’engagement des pays du G5 Sahel à intensifier les opérations militaires contre les groupes terroristes évoluant dans la zone de Ségou au Mali, de Ouahigouya et Djibo au Burkina Faso et d’Ayorou au Niger. Ces opérations ont été caractérisées par ces« graves atteintes aux droits humains à l’encontre des populations », précise-t-on dans ce rapport.

Dans la plupart des cas, précise le document, il s’agit d’exactions qui interviennent après que la position de l’armée ait été attaquée dans ladite localité.

Amnesty international se dit très préoccupé par ces « violations et abus répétés des droits humains commis par les groupes armés et les forces de sécurité au sahel ». Dans ce rapport, cette organisation internationale de protection des droits de l’homme recommande que les présumées coupables de ces situations soient traduits devant la justice. Elle demande que toute la lumière soit faite sur les disparitions forcées et aussi de s’imprégner sur le sort réservé aux personnes arrêtées. Amnesty international lance un appel aux « institutions intergouvernementales régionales et internationales ainsi que les organismes de défense des droits humains et les États tiers à
dénoncer les violations perpétrées par les armées dans le Sahel ». Aux gouvernements du Mali, du Burkina Faso et du Niger, elle recommande le respect des engagements internationaux.

FousseniTogola
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