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Carnage au Centre : Tabital Pulaku accuse l’armée et exige des sanctions
Publié le jeudi 11 juin 2020  |  L’aube
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© Autre presse par DR
Le Gouverneur de la Région de Mopti et la Cheffe du Bureau régional de la MINUSMA en visite de soutien dans le village de Peh
Suite à une attaque perpétrée, dans la nuit du 13 au 14 novembre 2019 contre le village de Peh, dans la région de Mopti, le 18 novembre dernier, le Gouverneur de la Région, Abdoulaye Cissé et Fatou Dieng Thiam, la Cheffe du Bureau régional de la MINUSMA, y ont effectué une visite.
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Le Centre du pays est le théâtre de nombreuses atrocités dont les victimes sont d’innocentes populations civiles. Ainsi, le vendredi dernier le village (peulh) de Binedama (cercle de Koro) a été sauvagement attaqué par des hommes armés (certains parlent de soldats). Qui s’en sont pris à des populations civiles.Bilan : plusieurs morts, 29 selon TabitalPulaaku. Cette association ( peule) accuse l’armée…
A Bamako, l’association Tabital Pulaaku s’est saisie de l’affaire. Selon un responsable de cette association, il s’agit là d’une barbarie qui vient s’ajouter à d’autres commis notamment à Ogossagou, Diora… Selon le communiqué de Tabital, parmi les victimes, il y a de vieilles femmes de 70 et de 63 ans. Aussi, y a-t-il une fillette de 9 ans. « Tabital demande Pulaaku Mali demande qu’une enquête internationale indépendante soit diligentée par les organisations de Défense des droits de l’homme et par les Nations Unies aux fins d’établir les véracités des faits », précise le communiqué de l’association en date du 6 juin.

En seulement 72 heures, plus de 40 personnes ont été froidement abattus par les éléments des FAMa dont deux chefs de villages égorgés. Les victimes sont toutes de paisibles populations civiles trouvées et tuées dans leurs villages, sur les marchés ou dans les foires qui n’ont commis pour tout crime que celui de leur appartenance ethnique », selon le communiqué de presse de Tabital Pulaaku.

Ce communiqué signé par le président de Tabital Pulaaku Mali, Abou Sow, indique que « le vendredi 05 juin 2020, un détachement de l’armée malienne composé de plus de 40 véhicules pick-up lourdement armés s’est rendu dans le village peul de Binédama (Commune de Madougou, cercle de Koro). Après avoir encerclé et investi le village, les militaires ont arrêté et froidement abattu 29 personnes dont deux femmes (de 70 et de 63 ans) et une fille de 9 ans. Les militaires ont ensuite volontairement incendié toutes les habitations réduisant en cendre quasiment tout le village. Du fait de l’existence de moyens de communication modernes, l’opération militaire a été suivie en quasi direct depuis le Mali et ailleurs ».

Furieux par ces tueries, Tabital Pulaaku Mali demande qu’une enquête internationale indépendante soit diligentée par les organisations de défense des Droits de l’Homme et par les des Nations Unies aux fins d’établir la véracité des faits.

Beaucoup d’organisations et de formations politiques ont condamné ce massacre de populations civiles. C’est le cas de l’URD (Union pour la République et la démocratie) qui, après avoir condamné l’acte, a souhaité « qu’une enquête soit diligentée afin que les auteurs, coauteurs et les éventuels complices de ce drame inacceptable soient punis conformément à la loi ». Le principal parti de l’opposition a aussi invité la communauté internationale « à étendre son assistance au centre du Mali et à déployer toutes les énergies nécessaires en collaboration avec les forces armées et de sécurité du Mali pour circonscrire ces drames ».

Amnesty accuse des soldats sahéliens de “semer la terreur”

Cette tuerie à Binedama intervient dans un contexte de dénonciation. En effet, dans son dernier rapport, Amnesty International accuse des soldats des armées de trois pays du Sahel de “semer la terreur” dans les villages où ils ont causé la mort ou la disparition de près de 200 personnes en quelques mois.

Au Burkina Faso, au Mali et au Niger, “des soldats sèment la terreur et commettent des tueries dans des villages sous couvert d’opérations antiterroristes”, écrit l’organisation de défense des droits humains dans un document publié dans la nuit de mardi à mercredi. Cette mise en cause rejoint les nombreuses dénonciations d’exactions imputées aux armées de ces trois pays engagées dans le combat contre les djihadistes. Entre février et avril, au moins 57 villageois ont été victimes de meurtres et 142 autres ont disparu entre les mains de soldats des armées régulières, selon l’ONG. Amnesty fonde son rapport sur des entretiens menés avec 33 témoins, ainsi que sur des “photos des cadavres des victimes et de l’emplacement présumé de fosses communes (et) des listes de personnes disparues “. Les témoignages recueillis décrivent des populations civiles prises pour cibles par les forces de sécurité parce qu’accusées d’être complices des djihadistes. En grande majorité, les victimes sont des Peuls. Les homicides, dont certains s’apparentent à des “exécutions extrajudiciaires”, pourraient “être constitutifs de crimes de guerre”, souligne Amnesty. Elle appelle les gouvernements à “mettre un terme à l’impunité” dont jouissent les forces de sécurité.Les armées sahéliennes ont été montrées du doigt début avril par la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) pour une centaine d’exactions attribuées à des soldats sur le sol malien.Le Conseil de sécurité de l’ONU a débattu du sujet vendredi et a dit “avoir pris note des mesures annoncées par plusieurs gouvernements du Sahel face à ces allégations de violations des droits humains”. Le même jour, le village de de Binedama (cercle de Koro) a été attaqué et 29 personnes ont été tuées. Des ONG ont affirmé que les assaillants étaient des militaires. Le gouvernement s’est dit “préoccupé par ces graves allégations” et a annoncé des investigations.

Le centre est le théâtre de nombreuses violences depuis 2015 et l’apparition d’un groupe djihadiste emmené par Amadou Koufa, qui a rejoint le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), principale alliance djihadiste du Sahel affiliée à Al-Qaïda, dès sa création en 2017.

Mémé Sanogo
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