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Edito : tout négocier oui… tout chambouler non !
Publié le vendredi 12 juin 2020  |  Le Démocrate
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Le constat est unanime : le Mali va très mal. Bien qu’ayant hérité d’un pays en crise, IBK à cause de la mauvaise gestion l’a plongé davantage dans le précipice. Annonce comme un messie et plébiscité à la magistrature suprême avec un score record (77,78% de suffrages), IBK fut une grande déception. Son pouvoir qui ne tient qu’à un fil, est actuellement l’objet d’un rejet massif. En témoigne, la gigantesque manifestation du vendredi 05 juin 2020 organisée à l’appel de l’Imam Dicko qui a tenu toutes ses promesses en termes de mobilisation. Une grande foule rarement enregistrée au Mali a investi le boulevard de l’indépendance.
A un moment donné dans la vie d’une nation un coup de pression populaire est nécessaire. Ça l’est d’autant plus, dans un pays où tout va à vau-l’eau et où rien ne marche. Ça l’est tellement vrai, aujourd’hui, en période de crise, dans un pays qui a à sa tête un gouvernement sourd à la détresse des populations, et qui devient de plus en plus arrogant au fil du temps, encouragé dans ses œuvres par les décisions d’une cour constitutionnelle aux ordres qu’il a transformée en paravent et qui se ridiculise chaque jour davantage.

Tous deux ont pris en otage des populations incrédules, sonnées par ce qu’elles sont en train de vivre et qui en ont marre de tendre l’échine et de supporter des souffrances de plus en plus intenses. Quoi de plus légitime pour ces populations que de dire non aux lourdes conséquences d’une mauvaise gouvernance ? Ce pays appartient à tous, chacun a son mot dire et chacun doit en être conscient et l’accepter. Mais au regard de la situation actuelle du pays, demander ou exiger la démission d’un président de la République est, à mon avis, très irréfléchi et très dangereux. Idem pour la dissolution de toutes les institutions de la République qui ne saurait être une alternative salvatrice à ce que nous vivons aujourd’hui. Car tous les pays et organisations du monde (Cedeao, Union Européenne…) sont contre un coup de force. Donc exigez la démission d’un président démocratiquement élu plongera encore et davantage notre pays dans le gouffre.

Qu’Allah sauve ce pays ! L’orgueil se nourrit de l’ignorance alors, que Dieu nous sauve des mains de l’ignorance ! Ce pays, on l’a tous mis à genoux ici ensemble y compris le très respectueux imam Mahmoud Dicko lui-même ! Ce pays saigne et continuera à saigner tant qu’on ne change pas de mentalité. Ici on ne suit pas les idées ou les projets de développement ce sont les individus qu’on suit .Dommage pour nous tous mais à mon avis ce n’est pas la solution le fait de gorger les rues comme ça sans faire de bonnes proposition de sortie de crise! La démission du président nous replongera davantage dans le chaos, cherchons des solutions plus fortes pour redresser la balance ! Dicko avait exigé le départ du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga (Sbm) l’année dernière sous prétexte qu’il est la source de nos malheurs et maintenant c’est IBK lui-même qui est visé. Je trouve qu’il y’a belle et bien des portes de sortie possible sans exiger la démission du Président de la République et la dissolution des institutions de la république. Le tout où rien ne peut pas servir le Mali alors, il faut tout négocier et non demander de tout chambouler. Force doit rester à la loi, néanmoins le Président IBK doit prendre très au sérieux la manif du 05 juin et tenir compte de la situation nouvelle et s’adresser immédiatement au peuple en le rassurant qu’il l’a écouté et qu’il l’a compris…Et surtout qu’il change sa manière de gouverner.

Aliou Touré
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