PARIS - La France s`attend à une décision rapide du Conseil de sécurité de l`ONU soutenant le projet d`opération militaire au Mali de l`Union africaine (UA) et de l`Afrique de l`Ouest (Cédéao), a indiqué mardi le ministère des Affaires étrangères.
"Je pense que les choses devraient aboutir rapidement à une décision du Conseil de sécurité qui avaliserait une opération militaire de l`Union africaine et de la Cédéao (Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest)", a déclaré lors d`un point de presse le porte-parole du ministère, Bernard Valero.
"Après une phase de piétinement pendant le week-end, les choses sont en train de décanter très vite", a précisé le porte-parole, estimant que le Conseil de sécurité avait été "très clair" dans une déclaration, lundi en fin de journée à New York.
"Les membres du Conseil de sécurité sont prêts à étudier la requête de la Cédéao une fois que des informations supplémentaires lui auront été fournies quant aux objectifs, aux moyens et aux modalités du déploiement envisagé", a expliqué le Conseil de sécurité dans cette déclaration.
La Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao) dit compter près de 3.300 troupes prêtes à intervenir au Mali pour combattre les mouvements touareg et islamistes qui contrôlent le nord du pays.
La semaine passée, le Conseil de sécurité s`est abstenu par deux fois d`apporter son soutien au projet de force d`intervention présenté par l`UA et la Cédéao, le jugeant trop imprécis.
Le Conseil a par ailleurs dit, lundi, "partager les inquiétudes" de l`Afrique de l`Ouest concernant la situation au Mali, où dans la foulée du putsch du 22 mars, l`immense région désertique du nord du pays est tombée aux mains du Mouvement national de libération de l`Azawad (MNLA, rébellion touareg) et surtout d`Ansar Dine et de son allié jihadiste Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
La France a également réitéré mardi qu`elle était prête à apporter un appui logistique à cette force africaine pour le Mali.
Mahamadou Issoufou, le président du Niger voisin du Mali, a insisté à plusieurs reprises récemment sur la nécessité d`une décision rapide du Conseil de sécurité.
"On sait que cette résolution nécessite consultations et concertation. Cela prendra du temps. Mais il ne faut pas non plus que cela s`éternise dans des débats sans fin car les jihadistes sont en train de se renforcer", a-t-il prévenu dans un entretien au Journal du Dimanche.
"Il y a urgence, surtout pour les populations du Nord-Mali", a-t-il également dit sur Radio France Internationale (RFI).