Du 24 mars 2020 (date des premières apparitions du coronavirus au Mali) à nos jours, l’épidémie s’est progressivement installée dans notre pays. En plus de Bamako, presque toutes les régions du pays ont enregistré des cas. Considérée comme l’une des dernières régions à avoir enregistré de cas de COVID- 19, Tombouctou la cité des 333 Saints a franchi le cap en enregistrant son 1er cas le 6 avril dernier. Depuis cette date, les cas se multiplient.
A la date d’hier jeudi 11 Juin 2020 Tombouctou comptait 236 cas de COVID-19 dont 26 à la MINUSMA. En rappel, le 1er cas diagnostiqué a concerné un policier de la MINUSMA. Depuis ce 1er cas, la maladie s’est propagée à un rythme infernal. Cette situation trouverait son explication par le fait que les personnes testées positifs n’ont pas voulu respecter les dispositions d’isolement et pire, ont caché la maladie en menant normalement à leurs activités. Conséquences, leurs familles et voisinages ont été atteints. Autre explication de cette propagation du COVID-19 à Tombouctou, c’est le nombre élevé de porteurs sains composé majoritairement de jeunes. Face à cette inquiétante situation, le ministre de la santé et des affaires sociales Michel Hamala Sidibé a effectué le déplacement pour s’enquérir de la situation, vérifier les conditions de travail et envisager des solutions aux difficultés que rencontrent les agents sur le terrain. La période post visite ministérielle a permis des dépistages massifs qui ont non seulement détecter plusieurs cas positifs, mais aussi rassurer les personnes testées négatif. Parmi les dispositions prises au niveau de la région, il y a le centre de traitement au niveau de l’hôpital régional. Là- bas, le grand bâtiment et les tentes climatisées réquisitionnées pour accueillir les malades du COVID-19 sont en passe d’être insuffisants à cause du nombre croissant de malades. Il est donc urgent que le ministère de la santé et des affaires sociales crée un 2e centre de traitement et d’appuyer dans les plus brefs délais le personnel sanitaire. Le laboratoire mobile, envoyé pour la circonstance a un personnel très réduit composé seulement d’un infectiologue, un cardiologue et un généraliste. Ces 3 cités travaillent sans répit et risquent la contamination.
Comme partout au Mali depuis l’arrivée de la maladie à Coronavirus, et contrairement aux discours populistes des autorités, la prise en charge des malades est loin d’être une réalité. En effet, les malades se plaignent de la quantité et de la qualité de la nourriture servie ainsi que de l’insuffisance du nombre de latrines (autre source de contamination). En plus des actions entreprises par le gouvernement, les ressortissants de Tombouctou, ont dans un élan de solidarité envoyé plusieurs lots de masques, de gels hydro alcooliques et de kits de lavage à main. Mais la situation urgente que vit la Cité des 333 Saints en cette période délicate nécessite des appuis au niveau du centre de traitement qui manque de lits et de matelas. Aussi, l’aide alimentaire qui soulagera la population subitement devenue inactive de la situation, apportera un ouf de soulagement aux milliers de familles nécessiteuses. A titre de rappel, la promesse présidentielle de distribution gratuite de céréales se fait toujours attendre à Tombouctou. Dans le cadre des mesures de prévention contre la maladie à Coronavirus, des démarches sont en cours entre les autorités régionales et les imams pour la fermeture des mosquées. A celles- la, s’ajoute celle des marchés en vue de leurs désinfections. Ces différentes mesures en cas d’accord, contribueront à briser la chaine de contamination.