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Mali: des dizaines de soldats tués ou disparus après une attaque jihadiste (sources militaires)
Publié le mardi 16 juin 2020  |  AFP
Patrouille
© AFP par PHILIPPE DESMAZES
Patrouille de l`armée malienne et française à Goundam
Patrouille de l`armée malienne et française entre Goundam et Tombouctou
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Une quarantaine de soldats maliens ont été tués ou portés disparus après que leur convoi a été pris en embuscade dans le centre du Mali, ont indiqué lundi des sources militaires, imputant l’attaque aux jihadistes.

Une dizaine de véhicules ont été attaqués dimanche à Bouka Were, à une centaine de kilomètres de la frontière mauritanienne, a déclaré un haut responsable militaire, sous couvert d’anonymat.

C’était le dernier d’une série d’agressions par des djihadistes qui ont déclenché une révolte dans le nord du Mali en 2012 qui s’est propagée au Burkina Faso et au Niger malgré la présence de milliers de soldats français et onusiens.

Certains véhicules ont pu sortir de l’embuscade, mais sur les 64 soldats qui étaient dans le convoi, seuls une vingtaine étaient présents lors d’un appel nominal, a indiqué la source.

"Une recherche est en cours pour déterminer le sort des soldats portés disparus", a-t-il dit.

Un autre officier militaire et un responsable de la ville voisine de Diabaly, qui a également parlé sous couvert d’anonymat, ont confirmé son récit.

L’insurrection islamiste, principalement dirigée par des groupes liés à Al-Qaïda ou au soi-disant groupe État islamique, a coûté la vie à des milliers de civils et militaires et contraint des centaines de milliers de personnes à quitter leur domicile.

La violence de ces derniers mois a englouti le centre du Mali, une mosaïque ethnique où l’État exerce peu de contrôle et les atrocités djihadistes alimentent les assauts à mains nues parmi les communautés rivales.

Le groupe lié à al-Qaïda Katiba Macina, dirigé par une ethnie peule (peul) appelée Amadou Koufa, recrute parmi la communauté pastorale peule, qui est depuis longtemps en désaccord avec les groupes d’agriculteurs bambara et dogon. Ces groupes, à leur tour, ont créé leurs propres organisations «d’autodéfense».

Samedi, deux soldats égyptiens de la MINUSMA ont été tués lorsque leur convoi a été attaqué dans le nord-ouest du Mali, ont indiqué les Nations Unies.

- Keita sous pression -

La violence a affaibli la main du président Ibrahim Boubacar Keita, qui fait face à une clameur croissante de protestations et de demandes de renouveau politique.

Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées à Bamako, la capitale, le 5 juin, à la suite des manifestations de mai sur le résultat des élections législatives, remportées par le président, ainsi que sur les restrictions liées aux coronavirus.

D’autres manifestations sont prévues ce vendredi.

Keita, qui est au pouvoir depuis 2013 dans l’ancienne colonie française, a tendu la main dimanche à la coalition derrière les manifestations, en disant: "Ma porte est ouverte et ma main toujours tendue".

Après que les attaques des djihadistes aient augmenté en février, Keita a rompu avec le précédent pour dire qu’il cherchait à forger un dialogue avec certains dirigeants rebelles.

"Le nombre de morts au Sahel devient exponentiel et il est temps que certaines voies soient explorées", a-t-il déclaré dans une interview aux médias français.

Cependant, Keita a déclaré au moment de son annonce qu’il n’avait pas reçu de réponse des dirigeants djihadistes et que rien n’indiquait encore qu’un tel dialogue s’était développé.
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