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Lutte antiterroriste : l’Europe vient enfin à la rescousse du Sahel
Publié le mardi 16 juin 2020  |  Ouest-France
Serval
© AFP par Byline
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Les appels répétés de la France ont été entendus : plusieurs pays ont enfin répondu positivement et annoncé des contributions militaires au Sahel, notamment via la force Takuba. Mais les effectifs et les moyens restent limités.

Les discours feutrés et convenus de la réunion ministérielle de la Coalition pour le Sahel du 12 juin n’auront certainement pas le même retentissement politique et le même impact tactique que plusieurs récentes annonces d’alliés européens de la France.
Dans les bases de l’armée française et de ses alliés sahéliens, les déclarations britanniques, suédoises et grecques trouveront un écho bien plus perceptible que celui des échanges en visio-conférence de quarante-cinq ministres échangeant sur la restauration de la sécurité et de la stabilité, de la justice et de l’État de droit, et du développement économique local.
Il faut donc se tourner vers Londres, Stockholm et Athènes pour constater les progrès dans le domaine politique et en apprécier la portée sur le terrain militaire.
Londres maintient ses Chinook

Les trois hélicoptères britanniques de la Royal Air Force et la centaine de militaires engagés au Mali vont rester déployés au profit de la force Barkhane . L’annonce a été faite vendredi 12 juin par James Heappey, ministre britannique de la Défense.

Depuis leur arrivée dans la bande sahélo-saharienne en 2018, ces hélicoptères lourds basés à Gao (Mali) ont effectué 2 000 heures de vol et transporté 1 100 tonnes de fret et 13 000 passagers au profit des forces françaises, selon des chiffres de la Royal Air Force.
Athènes signe pour Takuba

Pour sa part, le ministre grec des Affaires étrangères a déclaré que son pays souhaitait s’engager plus activement en Afrique de l’Ouest.
Nikos Dendias a ainsi annoncé l’ouverture d’une ambassade au Sénégal et la participation de son pays à la Force Takuba . Force dont Florence Parly a parlé pour la première fois il y a un an et qui est destinée à accompagner au combat les forces maliennes en particulier.
En février, Florence Parly avait appelé Athènes à considérer un engagement à un niveau significatif des forces armées grecques à nos côtés, au sol, en Afrique et tout particulièrement au Sahel, pour lutter contre la menace terroriste et neutraliser au plus loin les trafics sans attendre qu’ils atteignent les rivages de la Méditerranée ».

Feu vert du Parlement suédois

La Force Takuba compte désormais officiellement un contingent suédois, puisque le Parlement a, jeudi 11 juin, donné son feu vert au déploiement de 150 soldats qui pourraient être renforcés par 100 autres. Cette force suédoise sera amenée à opérer au Mali et au Niger, jusqu’en décembre 2021.
Premier déploiement pour bientôt

Un premier déploiement de cette force Takuba aura lieu avant la fin de cet été et comprendra une centaine de militaires issus de ces forces spéciales, a déclaré, le 4 juin, Florence Parly devant la commission Défense de l’Assemblée nationale.
Par ailleurs, la ministre française espère un feu vert du Parlement tchèque qui doit se prononcer dans les semaines à venir. Prague entend déployer une cinquantaine de soldats qui rejoindraient les Français, les Estoniens, les Suédois et les petits contingents de quelques autres contributeurs.
Indigence

Les récentes bonnes nouvelles ne doivent pas masquer l’indigence des moyens qui seront engagés.
Londres maintient ses hélicoptères et s’engage encore plus mais au sein de la Minusca. 250 soldats venant du Light Dragoons et du Royal Anglian Regiment rejoindront la mission onusienne de maintien de la paix. Ils constitueront une force de reconnaissance à longue portée.
Athènes a donc répondu positivement à la demande française de contribution mais le ministre des Affaires étrangères n’a pas précisé la forme de cette contribution.
Parmi les treize pays qui soutiennent le projet Takuba, certains (Belgique, Portugal, Pays-Bas, Danemark) n’enverront que quelques hommes sans doute au sein de l’état-major. D’autres comme l’Allemagne et l’Italie seront absents.
Pour l’heure, Français, Estoniens et Suédois formeront l’ossature de Takuba dont les effectifs annoncés, il y a un an, tournaient autour de 450 hommes.
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