Dans cette interview, Dr. Karim Camara, médecin colonel major, directeur général de l’Agence nationale d’évaluation des hôpitaux (Aneh), explique comment son service intervient dans la lutte contre la Covid-19 dans notre pays.
Mali-Tribune : Quel est le rôle que joue l’Aneh dans la riposte contre la Covid-19 au Mali ?
Dr. Karim Camara : L’Agence nationale d’évaluation des hôpitaux veille à la performance du service public hospitalier. Cela voudrait dire que l’agence a mis un accent particulier sur la qualité des soins dans les structures de prise en charge des patients. Donc quelle que soit la pathologie, l’agence a un aspect de veiller et de faire en sorte que les prescripteurs puissent travailler dans les conditions de qualités. Pour cela, en ce qui concerne la maladie à Coronavirus, elle est prise en charge aujourd’hui dans tous les hôpitaux du Mali.
L’agence veille toujours à ce que les prises en charge puissent se faire de façon convenable dans les structures de santé, à tous ce qui concerne les dispositifs de prise en charge contre cette pathologie. L’agence a un rôle de sentinelle. Il lui revient de faire en sorte que les structures puissent travailler dans les meilleures conditions.
Mali-Tribune : Quels sont les dispositifs mis en place par l’Aneh au sein des hôpitaux pour l’éradication de cette maladie ?
Dr. K. C. : L’agence a un rôle de voir aux niveaux des hôpitaux par rapport aux dispositifs et veille à ce que tout patient qui présente des symptômes tendant en faveur éventuellement d’une infection à Coronavirus soit orienté à part et dirigé vers les centres de prise en charge de la maladie.
Quant aux autres patients, ils sont dirigés normalement comme à leur habitude. Donc il s’agit là d’un dispositif qui d’emblée est disponible à l’entrée de tout hôpital pour faire en sorte que les suspects ne soient pas sur la même ligne que les autres patients. Et au niveau du centre quels sont les différents compartiments qui sont définis pour permettre la prise en charge. Elle veille également en ce qui concerne les ressources humaines utilisées au niveau de ces structures et comment ces ressources humaines travaillent et aussi quels sont les molécules qui sont utilisés. L’Aneh surveille périodiquement l’exécution de la prise en charge au niveau des structures.
En dehors de la prise en charge, on voit aussi s’il y a des dispositifs de prévention qui existent aux niveaux de nos structures. Il s’agit de voir si les mesures barrières sont respectées depuis la porte. Et si nous constatons des insuffisances, nous demandons à ce que cela soit corrigé notamment la distanciation physique et également le lavage des mains, l’utilisation des gels hydrologiques et tous ses aspects, le port des bavettes etc. Donc une fois à l’hôpital, nous faisons en sorte de regarder tout ceci par observation et par entretien.
Mali-Tribune : Pourquoi l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a décidé d’arrêter l’utilisation de la chloroquine dans les traitements de la maladie à Coronavirus ?
Dr. K. C. : Il semblerait qu’il y a une étude qui a été faite qui a prouvé l’inefficacité de la chloroquine. Mais à notre avis, pour notre pays, et à ma connaissance nous n’avons pas vu de document par rapport à cela. Donc il m’est difficile de me prononcer sur cet aspect. Mais ce qui est certain, ces molécules sont utilisées dans les centres de prise en charge. A la date d’aujourd’hui je n’ai pas entendu le contraire.
En tout état de cause, il faut insister sur le respect des mesures barrières par ce que vous n’êtes pas sans savoir que quand on sort aujourd’hui dans les rues, il y a toujours des regroupements et surtout les gens ne portent pas de bavette.
Le virus seul ne circule pas. Il circule avec des hommes. Donc il est important que les gens portent les masques de protection.