Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Education
Article
Education

Crise scolaire : IBK jette l’éponge !
Publié le jeudi 18 juin 2020  |  Le Pays
Le
© aBamako.com par A.S
Le Président IBK rencontre les forces vives de la nation
Bamako, le 16 Juin 2020, le Président de la République Ibrahim Boubacar KEITA a rencontré au CICB, les forces vives de la nation en vue de trouver une solution à crise sociale et politique.
Comment


S’achemine-t-on vers une résolution définitive de la crise scolaire ? Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, a annoncé le mardi dernier l’application de l’article 39 portants statuts spéciaux du personnel de l’enseignement primaire, secondaire et de l’éducation préscolaire. Cet article était à l’origine du bras de fer entre les syndicats d’enseignants en grève depuis plusieurs mois et le gouvernement.
Après plusieurs atermoiements, le gouvernement a finalement accepté l’application de l’article 39 du statut des enseignants pour un indice de 1240. L’annonce a été faite le mardi dernier par le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita : « J’ai instruit au gouvernement l’application « immédiate et correcte » de l’article 39 », a affirmé IBK. Ce texte prévoit une majoration des revenus des enseignants. L’application de cet article était le principal point d’achoppement entre les syndicats de l’enseignement et le gouvernement. Si les syndicats signataires du 15 octobre saluent cette décision du président de la République, ils déclarent rester vigilant : « Dans tous les cas, nous, les syndicats, nous resterons vigilants et nous n’allons pas baisser les bras », a déclaré Sambou Fofana, membre de la synergie des syndicats des enseignants signatures du 15 octobre 2016. La non application de l’article 39 a plongé l’école malienne dans une crise profonde.

En effet, depuis la rentrée d’octobre dernier, l’école est fortement mouvementée par les grèves du collectif des syndicats signataires du 15 octobre 2016. Ce collectif, qui regroupe plusieurs syndicats d’enseignants, a observé depuis le 27 janvier dernier une grève de 480 heures. Ce nouvel arrêt de travail intervenait après plusieurs autres mouvements. Les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre (Syldef, Syneb, Syntec, Synesec, Synefct, Fenarec et la Section enseignement secondaire du Snec), ont observé des débrayages pendant des mois. Ces mouvements de grève ont paralysé tous les établissements scolaires publics du pays. Les revendications qui font toujours l’objet de blocage sont au nombre de deux : l’application de l’article 39 du statut général des fonctionnaires. Sur la base de cette disposition, les enseignants réclament au gouvernement les 20% de la nouvelle grille alloués aux fonctionnaires relevant du statut général, signé entre le gouvernement, l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) et le Conseil national du patronat du Mali (CNPM). Seul bémol : l’Etat insiste sur le rééchelonnement de ces augmentations entre le 1er janvier 2020 (sur 1.100 points) et le 1er janvier 2021(sur 1.200 points), soit une augmentation de 20% étalée sur cette période.

Le principal point de blocage entre les deux parties était la mise en œuvre de l’article 39 portant sur le statut du statut général des fonctionnaires. Adama Fomba, porte-parole du collectif des enseignants affirme : « Toute majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du Statut général s’applique de plein droit au personnel enseignant de l’enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental et de l’Education préscolaire et Spéciale ». Pour nous, précise le porte-parole syndicat, « il n’y a pas une autre façon de faire que de reconnaître ce qu’on demande sur l’article 39 du statut général ; reconnaître la légalité et la légitimité de ce que les syndicats demandent. Pour l’une des rares fois, les syndicats ne font pas de revendication, mais demandent l’application d’une loi. Comment dans un Etat démocratique on peut se permettre de transgresser les textes de la République au su et au vu de tout le monde. Si Boubou Cissé et son gouvernement appliquent l’article 39, nous allons reprendre les cours. C’est aussi simple que ça ».

Selon le ministre de la Communication, chargé des Relations avec les Institutions et Porte-parole du gouvernement, Yaya Sangaré, le gouvernement reconnaît la légalité de la revendication du syndicat des enseignants. Et que l’interprétation à la lettre de l’article 39 de la loi est juste et les enseignants ont raison de rappeler que toute majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du Statut général s’applique de plein droit au personnel de l’enseignement secondaire, l’enseignement fondamental et de l’éducation préscolaire spéciale. Selon lui, cette revendication des enseignants s’adosse à un accord déjà négocié et obtenu par l’Union nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) en 2018 pour la valorisation de la grille indiciaire du Statut de la fonction publique. Le gouvernement, selon son porte-parole, ne refuse pas, du reste, la proposition du collectif mais demande juste d’appliquer la majoration en fonction de la grille indiciaire de la fonction publique obtenue par la Centrale syndicale en 2018. « C’est ce que les enseignants ont refusé. Ils exigent l’augmentation immédiate de leur grille de 180 points, rétroactivement, depuis le 1er janvier 2019 et 100 autres points, à compter du 1er janvier 2021. Ce qui fait, en somme, une augmentation de 280 points au lieu de 140 points que le gouvernement propose. Voilà tout le problème exposé », a souligné le ministre Yaya Sangaré.

Finalement, après sept (7) mois, soit 28 semaines sans cours pour les élèves, le président de la République décide l’application immédiate de l’article 39. Cela suffira- t- elle à sauver l’année scolaire ?

Mémé Sanogo
Commentaires