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Relance économique : Les recommandations de la CEA et ses partenaires
Publié le jeudi 18 juin 2020  |  Le Pays
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La Commission économique pour l’Afrique (CEA) de la CEDEAO a publié virtuellement le mardi 16 juin 2020 un rapport sur les effets de la pandémie de coronavirus sur les villes africaines. Plusieurs recommandations ressortent de ce document.
Pour répondre aux défis de la covid-19 sur le continent africain au niveau des villes, la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et ses partenaires ont produit un nouveau rapport. « Produit par la CEA, ONU Habitat, le Fonds d’équipement des Nations Unies pour le développement (FENU), Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (CGLU), la Banque africaine de développement (BAD) et Shelter Afrique, le rapport, virtuellement lancé ce mardi [16 juin 2020 ndlr], propose des réponses pour des interventions à court, moyen et long terme dirigées par les gouvernements nationaux et locaux avec le soutien des institutions internationales et régionales de développement », nous indique la CEA.

Intitulé « Le COVID-19 dans les villes africaines : effets, réponses et politiques », ce rapport analyse la situation épidémiologique en Afrique ainsi que les efforts fournis afin d’atténuer cette pandémie dans les villes africaines. Dans ce cadre, ce rapport formule cinq recommandations pour relever les défis de la covid-19 : appliquer des stratégies locales de communication et d’engagement communautaire ; soutenir les PME et l’économie informelle ; approfondir des réponses décentralisées face à la covid-19 grâce au renforcement des capacités des collectivités locales ; cibler les établissements informels par des mesures adaptées ; mettre en place des mécanismes pour favoriser un accès rapide au logement et prévenir les expulsions forcées ; intégrer la planification et la gestion urbaines en tant que priorités clés pour les stratégies de relance et de reconstruction vers la résilience à long terme.

La covid-19 a révélé aux villes africaines leur grande vulnérabilité aux effets des chocs ainsi que leurs capacités limitées à atténuer et à se remettre des effets associés, soulignent les responsables des organisations partenaires. Or, la quasi-totalité des villes africaines évolue dans des déficits d’infrastructures et de services, d’absence d’emplois productifs adéquats, de faibles capacités et institutions de planification et de gestion, etc., souligne-t-on.

« L’informalité, la pauvreté et les inégalités persistent en tant que manifestation des contraintes structurelles sous-jacentes de l’urbanisation de l’Afrique. Dans ces conditions, et sans réponses politiques délibérées et investissements adéquats, les villes peuvent bien devenir des passifs pour une croissance et une transformation futures inclusives et résilientes », indique-t-on dans ce rapport.

Dans ce document, il est mentionné également des effets économiques et fiscaux de la covid-19 sur les économies nationales. Outre cela, il est question de la nécessité de garantir aux populations un accès à une alimentation adéquate, un logement, une eau potable et des installations sanitaires sûres et à des informations fiables. « Ces autorités sont importantes pour faire progresser l’engagement communautaire, soutenir la communication sur les risques et la sensibilisation et faciliter les mesures d’adaptation », fait-on savoir.

Selon Mme Edlam Abera Yemeru, Chef de la Section de l’urbanisation et du développement, à la CEA, « Les effets économiques du COVID-19 sont particulièrement graves en raison des vulnérabilités sous-jacentes des économies africaines. La pandémie met en évidence des vulnérabilités sous-jacentes préexistantes dans l’économie des villes africaines qui rendent grave les effets urbains de la crise ».

Ces différentes organisations soulignent dans ce rapport la nécessité de renforcer les économies locales. Cela afin de réduire la sensibilité des économies nationales aux pandémies comme la covid-19 et aux cycles de l’économie mondiale.

C’est en raison de cela que, Mme Edlam Abera Yemeru souligne : « L’ampleur des effets économique et financier de la COVID-19 en Afrique a été sévère à toutes les échelles, du national au local ». Prenant l’exemple sur le cas d’Addis-Abeba, en Éthiopie, elle indique que 88 % des hôtels membres de l’association des hôtels d’Addis-Abeba ont été partiellement ou complètement fermés en raison de la covid-19 qui a entrainé une faible occupation. « Les pertes mensuelles sont estimées à 35 millions de dollars américains et 15 000 travailleurs pour l’instant ont été licenciés », explique-t-elle.

« À l’avenir, la reprise économique et la reconstruction locales devront être au cœur des stratégies de relance économique et de reconstruction du continent et des pays, et des plans de relance connexes », a affirmé Mme Yemeru avant de souligner : « Les discussions et les efforts continentaux et nationaux sur la COVID-19 reconnaissent la vulnérabilité des villes et des gouvernements locaux, ainsi que leurs répercussions aiguës, mais ne tiennent pas suffisamment compte du rôle des villes productives, riches en emplois et compétitives dans la relance économique, la reconstruction et la résilience à moyen et long terme ».

F. Togola
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