Les chefs d’Etat chinois et malien, Xi Jinping et Ibrahim Boubacar Kéita, se sont rencontrés en visioconférence lors du sommet extraordinaire Chine-Afrique sur la solidarité contre la Covid-19. Le jour du 17 juin 2020 va fortement marquer les annales de la coopération amicale sino-africaine surtout dans la nouvelle circonstance de la lutte contre les nouvelles épidémies.
Dès le début de l’épidémie, les Maliens n’ont cessé de manifester leur solidarité aux Chinois à travers les messages du président de la République et du Premier ministre, et le soutien des associations et des individus. “C’est aux moments difficiles qu’on connaît de vrais amis”.
Les Chinois n’oublieront jamais. Quand l’épidémie commence à frapper le Mali, la Chine, elle, à peine convalescente, apporte sans cesse son soutien concret: matériels (tests, masques, combinaisons de protection, respirateurs et médicaments), installations (hôpital de campagne, centre d’isolation et d’observation) et téléformation professionnelle. Quand je vais à chaque fois accueillir les avions qui amènent des centaines de tonnes d’aide urgente, je mesure pleinement le poids de l’amitié sino-malienne. Aujourd’hui la coopération sino-malienne ou plus généralement sino-africaine dans la lutte contre la Covid-19 s’est élevée à un niveau plus haut, par ce sommet extraordinaire, assisté par le président de l’Union africaine, le secrétaire général des Nations unies et le directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Ici sur le terrain, j’y vois trois éléments importants:
Premièrement, le renforcement du système multilatéral des Nations unies. Face à des crises majeures, que ce soient sanitaire, économique, sécuritaire ou environnemental, aucun pays ne s’en sortira tout seul. La coopération internationale compte plus que jamais. Lors de la 73e assemblée générale de l’OMS tenue il y a un mois, la quasi-totalité des pays du monde ont, contre vents et marées, résolument soutenu le rôle de leadership et de coordination de l’OMS. Ici au Mali la contribution croissante de l’OMS, ainsi que d’autres institutions onusiennes rendent la lutte anti-coronavirus beaucoup plus fluide et efficace.
Deuxièmement, le renforcement des mécanismes du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) et de l’Initiative de la nouvelle route de la soie. Nous sommes dans la 20e année du FCSA. Lors du sommet à Beijing du FCSA en 2018, 8 grandes orientations ont été définies, notamment la santé publique. Le CDC africain et les 30 hôpitaux africains sont en cours de réalisation avec l’aide chinoise. Quant à la nouvelle route de la soie à laquelle le Mali vient d’adhérer, elle facilitera encore plus les liens et les échanges en la matière.
Troisièmement, le renforcement de la communauté de destin sino-africain. La Chine et l’Afrique sont déjà étroitement liées par le partenariat traditionnel et sur la base de l’égalité (infrastructure, santé, industrie, commerce, entre autres). Depuis 60 ans les peuples des deux côtés en ont bien bénéficié. Aujourd’hui la Chine s’engage à faire du vaccin anti-coronavirus un bien public notamment au profit des pays africains. Dans l’ère post-Covid-19, je vois de nouvelles perspectives de coopération dans l’économie numérique qui resserrera encore plus nos liens grâce à la nouvelle technologie de l’information, de la communication, de la 5G et des méga données.
Last but not least : la médecine traditionnelle malienne qui est, à mes yeux, très prometteuse. Cette richesse patrimoniale enracinée dans la population nécessite toujours une valorisation avec le temps. La Chine se met aux côtés du Mali pour la recherche scientifique et la mise en valeur de nos médecines traditionnelles avec l’Atelier “Luban” déjà installé à l’Université de Bamako. Riches d’histoire et de tradition, nos deux pays avanceront ensemble non seulement pour vaincre des maladies, mais aussi faire rayonner nos grandes cultures.