Alors que les inquiétudes augmentent quant à la menace de voir reculer l’enregistrement des naissances à cause de la pandémie de la COVID-19, l’Union africaine (UA) et le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) lancent un appel à inclure les services d’enregistrement à la naissance dans les réponses d’urgence à la COVID-19 au niveau des soins de santé primaires en faisant ainsi des modèles innovants à généraliser.
Dans un communiqué transmis mardi à l’AIP, les deux organisations soulignent aussi la nécessité de numériser les enregistrements des naissances afin d’améliorer l’accessibilité et la disponibilité des services en période de COVID-19 et au-delà. Les États africains devraient saisir toute opportunité d’intégrer aux registres d’état civil les enfants n’ayant pas de certificat de naissance. Les écoles à nouveau ouvertes mais aussi les services de protection sociale existants ou en développement sont des solutions d’accélération à inclure dans les plateformes existantes d’enregistrement des naissances, indique le document.
Cet appel s’inscrit dans le cadre de la campagne lancée le 17 juin 2020 par l’UA et l’UNICEF et intitulée « Mon nom est personne : accélérons les droits des enfants à une identité légale et l’accès aux services, dont la justice amie des enfants ». La campagne vise à rallier les États membres de l’UA autour d’une rapide mise en œuvre et d’un engagement en faveur de l’enregistrement universel des naissances pour tous les enfants en 2030, et de l’urgence à repositionner l’enregistrement civil et les statistiques vitales en Afrique, pour s’attaquer à l’indignité de l’invisibilité.
En Côte d’Ivoire, près de la moitié des enfants qui naissent chaque année ne sont pas enregistrés à l'État civil. Cette année scolaire 2019-2020, plus d’un million d’élèves du primaire n’étaient pas encore enregistrés à l’état civil malgré une opération spéciale en 2018 qui a permis à environ 630,000 élèves du primaire d’avoir une identité légale, note-t-on.
De nouveaux mécanismes d’enregistrement des naissances sont actuellement mis en œuvre dans près de 1000 maternités réparties sur tout le territoire ivoirien. Il est désormais possible d’enregistrer les nouveau-nés dans les délais, dès leur naissance à la maternité et aussi lors des séances de vaccination dans plus de 1200 centres de vaccination.