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Cour constitutionnelle du Mali : Manassa, un cas de flagrant délit ?
Publié le mercredi 24 juin 2020  |  Le Matinal
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© aBamako.com par fousseyni
Journée nationale des Communes du Mali
Bamako, le 22 décembre 2017 le président IBK a présidé la Journée nationale des Communes du Mali au palais des sports. Photo: Manassa Dagnoko. Président de la Cour Constitutionnelle du Mali
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La Loi N°097-010 du 11 février 1997 portant loi organique déterminant les règles d’organisation et de fonctionnement de la Cour constitutionnelle ainsi que la procédure suivie devant elle, délibérée par l’Assemblée Nationale en sa séance du 16 janvier 1997 stipule dans son article 7 : « Sauf le cas de flagrant délit, les membres de la Cour Constitutionnelle ne peuvent être poursuivis, arrêtés, détenus ou jugés en matière pénale qu’après avis de la Cour Constitutionnelle… ». Le mot est lâché, le flagrant délit est de mise.
En tripatouillant les voix, la désormais ancienne présidente de la CC a commis un acte très grave qui peut être qualifié de haute trahison et de parjure. En ôtant au peuple sa souveraineté, objet même du préambule de notre loi fondamentale, Manassa a violé son serment. Cela est d’autant plus vrai qu’elle a bafoué la dignité du peuple en foulant au pied sa légitimité. L’article 8 est clair et dispose que les membres de la Cour ont pour obligation générale de s’abstenir de tout ce qui pourrait compromettre l’indépendance et la dignité de leurs fonctions… ». En s’appuyant sur ces préalables, l’ex-présidente de la Cour est à l’origine des relents de l’irrédentisme populaire qui a dé- ferlé sur les rues de Bamako. Elle a assujetti le régime d’IBK à ses adversaires politiques. Le pays entier a été meurtri et elle est indexée d’avoir tripatouillé les résultats en amputant le peuple de sa souveraineté. Fait gravissime, même après avoir annulé des voix, les candidats déclarés perdants avaient toujours une avance sur leurs challengers, mais la dame de fer a fermé les yeux sur son attitude coupable avant cette sanction divine. Nous avons mené des investigations, un candidat a été surpris d’entendre que les élections se gagnent au niveau de la Cour Constitutionnelle avant le jour du scrutin en complicité avec les préfets. Cette institution honorable était devenue la chasse gardée de certains ténors politiques qui, par le biais des connexions amoureuses, parviennent à dé- tourner l’attention et les voix du peuple malien. Jamais la Cour n’été autant sujette à des dérapages jusqu’à inverser les résultats définitifs taillés à son image et établis en toute légalité par le ministère de l’Administration territoriale et de la dé- centralisation, tel « un malfrat » tirant sur son peuple. Il est aujourd’hui, regrettable que l’arme du crime des élections était gardée au niveau de la Cour Constitutionnelle, garante morale des élections au Mali. Elle est apparue comme une lame de scission divisant notre peuple. Le plus inquiétant est que les candidats donnés perdants ont déclaré se soumettre à l’arrêt de la Cour avant de commencer à jubiler en immolant des bœufs pour célébrer leur victoire dans les rues de Bamako. Et c’est Manassa qui les a mis indûment dans leurs droits. Quelle honte ! Quel mépris pour le peuple ! D’ailleurs, un des membres de la Cour a levé un coin de voile sur le cas de la circonscription électorale de Tombouctou où une majorité inventée de toute pièce contre l’avis des 8 autres juges, a été attribuée au candidat du RPM (Rassemblement Pour le Mali), parti présidentiel. Il faut que justice soit faite. Lire l’article sur les législatives de Tombouctou.

Issiaka Sidibé
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