Sandy Cissé, candidat de l’URD, un pur-sang de Tombouctou, a vu sa victoire spoliée lors des dernières consultations électorales dans la capitale des 333 Saints. Personne, ni lui-même, n’a su comment il a perdu dans cette ville natale. Les aveux, avant-hier, d’un conseiller démissionnaire de la Cour Constitutionnelle, viennent étayer cette thèse laquelle a provoqué l’étincelle qui a mis le feu aux poudres dans la ville d’Ahmed Baba. Outre les bourrages d’urnes constatés sur place, il semble que la spécialiste dans la manipulation des résultats a vite fait de pencher la balance dans le camp RPM, et ce, contre l’avis des autres membres de l’institution restés, pour l’occasion, inoffensifs et bouche bée. Ces faits viennent corroborer les accusations d’un haut dignitaire de Tombouctou qui a fustigé une mascarade d’élection imputable à l’arbitre des élections au Mali, la VAR politique ManassaDanioko. Il urge donc de mettre Sandy Cissé dans ses droits légaux et légitimes en organisant de nouvelles élections.
Les élections législatives à Tombouctou continuent de défrayer la chronique dans la ville sainte, un patrimoine mondial de l’UNESCO. « Personne ne sait comment Sandy A. Cissé a perdu », s’est étonné un autochtone arguant que même le candidat
vainqueur aurait confié à un de ses proches que « le parachutage a été forcé
» et « être surpris d’avoir damé le pion au grand Sandy Albakaye adulé par toute la ville ». Pour cet autre habitant, «Quand tu prêtes serment, c’est comme si tu as juré sur le Coran », mais, ajoute t-il, « les Maliens, dans leur écrasante majorité, limite la portée de cet acte qui responsabilise, et les lie à la Nation voire à Dieu ». C’est pourquoi beaucoup finissent mal dans les tréfonds de l’abîme en raison d’une attitude irrespectueuse. Si l’Omnipotent, le Très-Haut est en train de descendre
l’enfer sur le Mali, cela procède naturellement de cette situation, a-t-il conclu.
En réalité, Manassa Danioko n’est qu’une Tigresse en papier, protégée par les lois et qui se croyait au-dessus des Maliens qu’elle manipulait à sa guise dans l’immoralité la plus absolue.
Une élection frauduleuse
C’est à la demande des populations que Sandy AlbakayeCissé était candidat à Tombouctou aux couleurs de l’Union pour la République et la Démocratie (URD), l’objectif étant de porter haut le flambeau de la ville des « 333 Saints » et de la « Perle du désert ». Sa candidature était consensuelle et l’homme faisait l’unanimité chez les électeurs.
Mais pour une élection où les résultats sont connus d’avance, les tripatouillages ont tué l’enjeu.
Sandy AlbakayeCissé, homme d’affaires, mais aussi cadre rompu dans le domaine de l’immobilier était bel et bien candidat à la demande des populations.
Natif de Tombouctou, son ambition est de voir la fin du purgatoire jihadiste qui enclave sa ville. Il voulait que la « Perle du désert » retrouve son lustre d’antan, sa notoriété légendaire et surtout la place qui est la sienne dans le concert de la culture malienne, religieuse et mondiale.
Connaisseur du terroir, son objectif était la reprise du tourisme dans la ville de son cœur, à l’ouverture des établissements scolaires aux endroits où ils
sont fermés, à la promotion de l’enseignement coranique.
II entendait chercher des partenaires pour l’ancrage des infrastructures routières dans la ville et favoriser davantage son désenclavement régional et son commerce artisanal à travers le cuir, le textile, l’or….
Le candidat du parti de la poignée de Mains entendait également redorer l’immense activité intellectuelle et éducative jadis présente entre les XVème et XVIIIème siècles et veut que les transports reprennent du service en desservant directement la ville
sainte dans la quiétude et sans anicroches. Sans oublier qu’il voulait révolutionner
les activités liées à la jeunesse afin que le sport soit un tremplin avec l’émergence d’une équipe régionale forte et digne de ce nom à Tombouctou.
Mais malheureusement, les urnes ont été bourrées au vu et au su des autorités
alors que le vote multiple était légion. Parfois, le nombre de votants était supérieur au nombre d’inscrits, a déploré un Observateur indépendant.
Et c’est le témoignage accablant d’un conseiller de la Cour qui laisse entrevoir la mouche dans le plat.
Les aveux d’un conseiller de la CC
Il est cependant regrettable que cette information soit tombée à cette période de déliquescence, mais mieux vaut tard que jamais. En effet, un des membres de la Cour Constitutionnelle a laissé entendre que « 8 conseillers étaient opposés à la présidente dans sa tentative de faire passer le candidat du RPM dès le premier tour alors qu’il n’avait que 48% des voix » (même cela est à vérifier). Manassa avait rassuré ses collaborateurs qu’elle « ne touchera pas aux résultats » avant de faire volte-face dans un commérage avec l’informaticien et le greffier en chef en mettant dans le « panier » des gagnants le nom du candidat parmi les élus, étant convaincue
qu’un deuxième tour aurait été fatal pour lui. A la lecture des résultats, lors de l’audience de proclamation, quand il s’est agi de lire « Tombouctou », on constata une hésitation avant que la présidente ne déclare d’une voix ferme : « continue ». Le potauxroses fut découvert.
Puisque l’information vient d’un homme assermenté, nul doute que la reprise des élections à Tombouctou et dans les circonscriptions à polémiques comme Sikasso, Kati, Bougouni, Yanfolila et du District de Bamako, constitue la seule panacée pour mettre le peuple dans ses droits. Et enfin rétablir la justice pour Sandy AlbakayeCissé.