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Manif au Mali: L’obsession de l’imam Dicko pour la démission d’IBK inquiète…
Publié le mercredi 24 juin 2020  |  Nouveau Réveil
Meeting
© aBamako.com par Sissoko Alou
Meeting du M5-RFP
Bamako, le 19 juin 2020. Le Mouvement du 5 juin Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) conduit par l`imam Mahmoud Dicko a tenu son 2è meeting de contestation du pouvoir pour réclamer la démission du président IBK.
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L’obsession de l’influent imam, Mahmoud Dicko, pour faire démissionner le président IBK du pouvoir fait peur. Pourquoi est-il autant pressé d’avoir un changement de régime au Mali ? Longtemps proche du pouvoir, l’imam Mahmoud Dicko fait désormais trembler le président IBK, largement discrédité. Et le religieux inquiet Paris.

Les milliers de Maliens, à nouveau descendus le vendredi dernier dans les rues de Bamako, illustrent le poids que Mahmoud Dicko a pris sur la scène politique. À 66 ans, l’imam aux prêches rigoristes et patriotes est devenu la figure dominante d’une coalition hétéroclite, unie par l’exigence du départ du président Ibrahim Boubacar Keïta, dit IBK, au pouvoir depuis 2013.
Qui est Mahmoud Dicko ?
Cela fait une quinzaine d’années que la silhouette toujours vêtue et coiffée de blanc de Mahmoud Dicko est familière des Maliens. Époux de deux femmes et père d’une dizaine d’enfants, originaire d’une famille de notables de Tombouctou, il est passé par les écoles coraniques d’Arabie saoudite, avant de revenir dans sa première mosquée, à Bamako, dans les années 1980.
Dans un pays à 95 % musulman, Mahmoud Dicko incarne le courant rigoriste inspiré du wahhabisme saoudien, qui a pris le contrôle du Haut conseil islamique (HCI) malien au détriment de l’islam local malékite. Chef du Haut Conseil Islamique du Mali, jusqu’en 2019, il a mené et gagné, en 2009, la bataille contre la réforme du Code de la famille jugée « anti-islamique ».
Personnage complexe et subtil
Comme tant d’autres religieux, Dicko a soutenu l’ancien dictateur Moussa Traoré, et même contribué à l’élection d’IBK. L’actuel président a d’ailleurs un temps espéré en faire un médiateur avec les mouvements djihadistes qui sévissent au Nord, dont Dicko condamne la violence tout en partageant certaines de leurs vues.
Caricaturé comme un salafiste wahhabite, l’homme est plus complexe et subtil. « Je me bats pour ma religion, mais il serait prématuré d’appliquer la charia au Mali […] je suis très bien dans ce pays laïque », disait-il en 2010.


Dicko profite surtout du discrédit total des autorités dans un pays confronté à l’effondrement des services publics, la corruption, et la mort de milliers de Maliens dans des attaques djihadistes et des violences intercommunautaires. Le tout dans un contexte de rejet croissant de la présence militaire française.
Démission à tout prix
Depuis un certain temps, Mahmoud Dicko revient sur la démission d’IBK et toujours avec la même fougue. «Nous voulons une rupture avec le système politique actuel et nous voulons une autre gouvernance au Mali. Rien ne nous arrêtera d’amener le changement », a-t-il déclaré. L’entêtement habituel de l’imam Dicko est dans sa plus grande expression. On se rappelle de la fameuse déclaration de l’homme il y a quelques temps : « Il faut mettre la barre très haut ». Quelle barre, il compte mettre haut ? La barre du changement ou de l’argent ? Veut-il dire que les Maliens sont des bétails qu’il pourra manipuler à volonté? S’il était possible d’endoctriner tout le Mali dans cette lutte, l’imam Mahamoud Dicko l’aurait fait rien que pour faire chuter IBK. Cette méthode d’avidité inquiète.
Que veut-il en faire pour être si tant pressé d’avoir un changement de régime au Mali ? Il en est obsédé au point de mobiliser d’ancien chef d’État et hommes politiques à sa cause. Mais la sagesse enseigne que les plus grandes victoires se gagnent dans l’humilité. Ses agissements renseignent à suffisance sur ses desseins. Le Mali n’est pas prêt à descendre si bas. Le temps est le meilleur conseiller.


Aujourd’hui, prêter attention à ce que dit Mahmoud Dicko, ex-président du Haut Conseil Islamique (qui, a assuré des missions de bons offices entre l’État malien et les terroristes), sur la gouvernance d’IBK, c’est prêter flanc aux excès d’une personnalité déflatée, qui, depuis des lustres nous a déjà habitué à tout et son contraire. Ses sorties médiatiques participent à une vaine cabale contre des compatriotes qui agissent, malgré tout, pour sortir le pays de l’ornière. Les vraies raisons de la lutte de l’imam Mahamoud Dicko pour amener le président IBK à démissionner, sont donc ailleurs. Quand on sait qu’à la suite de son attitude après son éjection de la présidence du Haut Conseil Islamique, il multipliait les initiatives pour plaider sa cause, on comprend que n’ayant pas eu ce qu’il souhaitait, il se comporte ainsi aujourd’hui.
Cyrille Coulibaly
Source: Nouveau Réveil
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