Confronté à une crise multiforme et multidimensionnelle depuis 2012, le Mali est actuellement embourbé dans un climat sociopolitique très tendu. Un mouvement politico-religieux et de la société civile réclame le départ du président de la République et de son régime. Face à cette vive tension, le Conseil national de la société civile (Cnsc), sous la houlette de son président, BoureimaAllaye Touré, a animé un point de presse avant-hier, lundi 22 juin 2020. Pour la résolution de la crise, il prône le dialogue, tout en proposant la dissolution de l’Assemblée nationale et de la Cour constitution. Lisez l’intégralité de la déclaration !
La situation socio-politique du Mali continue de se dégrader gravement à la faveur d’une conjugaison de crises multiformes.
La crise sanitaire liée à la pandémie du coronavirus est venue se greffer à une crise sécuritaire lancinante avec ses conséquences désastreuses.
Comme si cela ne suffisait pas, une crise politique s’est ajoutée à une situation sociale déjà éprouvée. Une crise provoquée cette fois-ci par la gestion controversée des dernières élections législatives.
C’était suffisant pour déclencher une série de manifestations dont les points culminants sont les évènements du 5 juin et du 19 juin derniers.
Ces évènements de par leurs dimensions et leur sensibilité auront constitué un tournant dans la crise que nous vivons. Mesurant tout le risque qu’ils représentaient vu leur charge émotionnelle, et constatant qu’aucun incident majeur n’a été enregistré il importe de saluer ici le civisme des manifestants et le professionnalisme des forces de sécurité dans la gestion des évènements.
Au regard de la pertinence des motivations et de l’ampleur de ces évènements, le Conseil National de la Société Civile, soucieux du bien-être des citoyens, conscient de l’impérieuse nécessité de préserver la paix et la sérénité, déterminé à jouer pleinement son rôle en toutes circonstances, s’ est employé à établir entre les protagonistes, le dialogue. Convaincu que c’est l’unique voie qui sied pour une sortie de crise.
Il faut préciser tout d’abord que le CNSC n’a pas attendu ces deux évènements majeurs pour agir.
Le CNSC ne souffre d’aucune espèce de concurrence dans la médiation, il s’assume et s’assumera dans ce rôle qui est le sien et nul ne saurait contester cela.
Cette précision faite, voici le tableau des démarches effectuées par le CNSC avant, pendant et après les évènements du 05 et 19 juin derniers:
Le 1er juin déjà, le CNSC a fait une déclaration à l’endroit des citoyens maliens. Tout en situant les évènements dans leur contexte, le Conseil National de la Société Civile a invité tous les acteurs à plus de responsabilité et de retenue.
Le CNSC a réussi à rencontrer tous les acteurs individuellement.
(Liste des contacts effectués….)
-Imam Dicko le 14 juin 2020 et le 17 juin 2020 à son domicile M5-RFP le 10 juin 2020 au CNSC
-PM 15 juin 2020 à 15h
-Président de la République les 09; 16 juin 2020 à 16h30 juste après l’adresse du Président de la République à la nation au CICB et le17 juin 2020 à 18h
-Autres Cherif Madani HAIDARA du HCIM le 09 juin 2020 à 21h30mn à son domicile; Son Imminence Mon Seigneur Jean ZERBO le 10 juin 2020 à 10h à l’archevêché.
Au terme de ces rencontres Cinq (05) points sont sortis des discussions qui, s’ils sont partagés et acceptés par tous, la sortie de crise était à portée de main.
1 la démission de la cour constitutionnelle
2 la dissolution de l’Assemblée Nationale
3 la satisfaction des revendications sociales
4 la mise en place d’un gouvernement d’ouverture ;
5 La mise en place du dispositif de suivi du DNI
Nous ferons ici l’économie des péripéties qui ont marqué ces multiples contacts, nous préciserons seulement que l’initiative de cette médiation qui est toujours en cours du reste car c’est notre raison d’être, l’initiative dirons-nous est du CNSC qu’aucun autre habillage ne saurait masquer encore moins remplacer.
Nous continuons donc notre mission, jusqu’à ce que les parties maliennes sinon les acteurs maliens se retrouvent ensemble autour d’une table pour décider le Mali de leur rêve le Mali de leur souci commun, bref le Mali du futur car c’est bien de cela qu’il s’agit. Et cela est bien possible.