Le Conseil de sécurité des Nations unies s’est réuni le 11 juin dernier sur la situation au Mali. Au cours de cette rencontre périodique, les Etats-Unis se sont montrés insatisfaits des résultats atteints dans le processus du retour à la normale au Mali, après tous les efforts financiers qu’ils sont en train de consentir au Mali et au Sahel.
Le Conseil de sécurité des Nations unies a tenu sa réunion périodique sur le Mali, confronté à des problèmes sécuritaires depuis plus de 7 ans. Compte tenu de la Covid-19, les responsables des Nations unies se sont entretenus à travers une vidéo conférence. Les échanges ont porté sur la situation sécuritaire au Sahel dont la stabilisation est perturbée par des groupes terroristes.
Lors de cette réunion, la France, à travers son ministre des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian, a indiqué que malgré les difficultés, son pays est confiant au vu du soutien de la communauté internationale avec le lancement, cette année, de la Coalition pour le Sahel.
« Sur le terrain, cette dynamique s’est traduite par la mise en place d’un mécanisme de commandement conjoint entre la force française Barkhane de 5 100 hommes et la Force conjointe du G5 Sahel », a rappelé M. Le Drian, avant de mentionner des victoires dans la lutte contre le terrorisme, dont la neutralisation, la semaine dernière, d’Abdelmalek Droukdel, chef d’Al-Qaeda au Maghreb islamique.
De même, il a aussi évoqué le lancement de la Task Force Takuba, qui rassemble les forces spéciales européennes, et la poursuite d’efforts sur la gouvernance et le retour de l’État, avec le Partenariat pour la stabilité et la sécurité au Sahel, lancé avec l’Allemagne, ainsi que les actions de développement menées dans le cadre de l’Alliance Sahel.
A l’image de la France, plusieurs autres pays influents des Nations unies comme la Chine sont optimistes en dépit des problèmes auxquels le Sahel est confronté de façon générale. Spécifiquement à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix, ils apprécient les progrès enregistrés.
En revanche, les USA, depuis quelques années, ne cessent d’établir un bilan peu reluisant et promoteur de la mise en œuvre de cet Accord et de la stabilisation du Mali. Et alors que le Conseil doit renouveler le mandat de la Minusma pour une huitième année, les États-Unis ont appelé à la « clairvoyance » devant les échecs des parties signataires à l’Accord d’Alger.
Pour le pays de Donald Trump, la plupart des critères de référence du mandat de l’année dernière n’ont pas été atteints en rappelant la réforme constitutionnelle et le retour des services publics qui sont loin d’être achevés. Aussi, les USA regrettent « qu’aucun projet pilote pour la zone de développement du Nord n’ait été mis en œuvre ».
Par ailleurs, même si 2 500 soldats des forces maliennes reconstituées ont été redéployés, soit seulement 500 de moins que l’objectif fixé, nombre d’entre eux sont loin d’être opérationnels et ont toujours besoin du soutien et de la protection des forces de l’ONU, enfonce le représentant des Etats-Unis.
Pendant ce temps, le peuple malien continue de souffrir d’un processus de paix au point mort, dénoncent les USA. Pour preuve, rappellent-t-ils, les attaques terroristes et la violence intercommunautaire tuent et mutilent des civils innocents, tout en soulignant que la situation humanitaire se dégrade. Aussi, estiment-ils, l’incapacité des parties signataires à réaliser des progrès significatifs perpétue l’environnement sécuritaire au Sahel et empêche la Minusma de s’acquitter pleinement de son mandat pour lesquels il y a aujourd’hui « une formidable opportunité » d’utiliser le renouvellement de mandat pour apporter un changement « réel et durable » au peuple du Mali.
La Minusma doit d’ailleurs évaluer à quel moment elle peut réduire ses effectifs. En sa qualité du plus grand contributeur financier de la Minusma, les USA ne sont pas contents des résultats atteints sur le terrain. « Nous avons dépensé des milliards de dollars pour la sécurité, le développement et l’aide humanitaire au Mali et dans la région. Nous nous sommes engagés à soutenir la Force conjointe du G5 Sahel, en fournissant du matériel, de la formation et un soutien consultatif sur une base bilatérale. Nous appelons d’autres pays à faire de même », a lancé le pays de Trump. Un message qui pourrait être interprété comme une lassitude des USA face à l’enlisement de la situation.