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Assemblée nationale : Aliou Boubacar Diallo, un apprenti politicien très maladroit
Publié le vendredi 26 juin 2020  |  Azalaï-Express
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« Chasser le naturel, il revient au galop ! », dit l’adage. Cette assertion sied parfaitement au président d’honneur du parti ADP-Maliba, Aliou Boubacar Diallo. Elu à coup de centaine de millions de F CFA à la faveur des dernières législatives contestées, l’homme accumule les bourdes et se donne en spectacle à l’hémicycle.

L’apprentissage politique n’est pas chose aisée, certes. Mais le cas de Aliou Boubacar Diallo se passe de tout commentaire. Dès son élection, il donna le ton de ce qui ressemble à son niveau intellectuel, en tenta d’ethniciser les institutions de la République. A l’époque, il affirmait dans les colonnes de l’Essor que c’est une bonne chose d’avoir un Premier ministre Peulh et un président de l’Assemblée nationale Dogon. Une bourde qui lui a valu des critiques acerbes de toute la République, tant ce discours est hasardeux et plein de germes ethnocentriques. Le monde entier s’est demandé comment un supposé intellectuel et de surcroit un élu national pouvait tomber si bas. Surtout que ce discours se tient à un moment où la situation sociopolitique du pays est très fragile.

La semaine dernière encore, cet homme, qui fait ses premiers pas sur la scène politique, a servi aux Maliens un discours digne de lui et de son niveau intellectuel. En effet, dans un contexte de crise sociopolitique aggravée mettant à mal l’existence même du pays en tant que République, Aliou Boubacar Diallo, cet ancien minier déchu, et quelques députés regroupés au sein de ce qu’ils appellent « le Club des députés du peuple », affirment dans un communiqué laconique qu’ils sont légitimes. Sans se rendre compte qu’il est ridicule, il explique qu’ils sont les « députés du peuple », un euphémisme pour cet apprenti politique qui ignore peut-être que le député n’est autre que le représentant du peuple. Alors, aucune raison de créer un club pour cela. A moins que lui et ses camarades se reprochent quelque chose à propos de leur légitimité.

Au nom de ses camarades, Aliou Boubacar Diallo soutient que la dissolution de l’Assemblée nationale n’est pas la solution à la crise politique que le pays traverse. Ils proposent la création d’un conseil des sages pour amener leurs camarades contestés au second tour à accepter de rebattre les cartes dans leurs circonscriptions. Car, lui et les membres de son club se disent légitimes par rapport à eux. Aussi, propose-t-il la démission de la présidente de la Cour constitutionnelle.

Des propositions creuses et hilarantes qui frisent le ridicule. Ils sont nombreux les observateurs qui ont vu en cette déclaration une tentative pour l’ancien minier et ses amis une manière de sauver leurs têtes et de sacrifier celles des autres.

Cette posture pour certains est de bonne guerre, car les 147 députés « nommés » sont pour la plupart des repris de justice, des tocards, des spéculateurs fonciers notoires et des bandits en col blanc qui tentent de fuir les démêlées avec la justice pour les casseroles qu’ils trainent. Lui-même, Aliou Boubacar Diallo, est un exemple palpable de ceux-là qui essayent de se soustraire des poursuites judiciaires avec l’immunité parlementaire.

Depuis son arrivée au sein de l’hémicycle, l’homme, habitué à la manipulation et aux dribles hors-pairs dans le milieu des d’affaires, se croit dans une foire à bétail. Contre espèces sonnantes et trébuchantes, Aliou Diallo débauche des députés sans base électorale. Après s’être à la limite « autoproclamé » président du groupe parlementaire ‘’Benso’’ dont il démissionna quelques jours après du poste de président, il était obligé de revoir ses ambitions « démesurées » à la baisse. Il a peut être compris que le marigot politique malien est loin des milieux affairistes auxquels il est habitué.

Ce fameux Club des députés que lui et ses camarades ont créé ressemble plus à un club des déboussolés.

Seulement, ils peuvent continuer à rêver, car cela est permis.

Les jours à venir risquent d’être décisifs pour lui et ses camarades. Apprentissage politique en tout cas très difficile pour lui. Ou au mieux, dit l’adage : « Parfois, il vaut mieux la fermer que de l’ouvrir et raconter des bêtises. »

Dieu veille !

Jean JACQUES
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