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Abdoulaye Sall, fondateur de la start-Up « Kodol » : “Kodol est un collier connecté intelligent qui analyse et informe le fermier 24 h/24 sur les cycles de reproduction…”
Publié le samedi 27 juin 2020  |  Aujourd`hui
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Ingénieur en système informatique et détenteur d’un diplôme de business et entreprenariat social de l’Université de Californie aux Etats-Unis, Abdoulaye Sall est le fondateur de la start-up “Kodol”. Dans l’interview ci-dessous, il nous parle du projet “Kodol”, précisant le succès enregistré depuis son lancement, les difficultés rencontrées lors de sa mise en œuvre, avant de montrer la voie aux jeunes qui veulent faire carrière dans l’entreprenariat.
Aujourd’hui-Mali : Parlez-nous du projet “Kodol” ?

Abdoulaye Sall : “Kodol” est un collier connecté intelligent qui analyse et informe le fermier 24 h/24 sur les cycles de reproduction et l’état de santé des animaux. Il donne ainsi la période de chaleur des femelles et le moment où la vache est prête à être inséminée. Grâce aux données récoltées, le fermier peut estimer le bien-être de son troupeau et anticiper d’éventuels troubles de santé, c’est-à-dire que techniquement, chaque bovin est équipé d’un collier autour du cou. Celui-ci muni de capteurs, détecte les paramètres de comportement de l’animal et les transmet par un dispositif relais privé, installé dans l’étable ou la ferme. Il peut être connecté au Cloud, via une station de base alimentée par panneau solaire. Toutes ces informations sont transmises à l’éleveur dans sa langue locale africaine à travers un appel robotisé directement sur son téléphone portable.

Comment vous est venue l’idée de lancer ce projet ?

Le Mali compte aujourd’hui plus de 11 millions de bovins, ce qui place au premier rang les pays de l’élevage de la zone Uémoa (Union économique et monétaire ouest-africaine) et deuxième pays après le Nigeria dans l’espace Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest). D’où la nécessité de dynamiser ce secteur. Le projet vient répondre aux difficultés auxquelles les fermiers sont confrontés, notamment ceux exerçant une activité d’élevage qui ont une faible productivité en lait, des maladies entraînant la mortalité du bétail, etc.

Le projet “Kodol”, dans sa volonté de redynamiser l’élevage, a suscité beaucoup d’intérêt chez beaucoup de nos partenaires. A ce jour nous avons pu signer plusieurs contrats et nous espérons très bientôt étendre nos activités à des pays de la sous-région tels que le Sénégal, le Nigeria et le Niger.

Après son lancement, “Kodol ” a-t-il rencontré du succès ?

Vous savez, le projet “Kodol” a suscité un grand intérêt chez les nombreux partenaires tels que le réseau Vétérinaire sans frontières, ainsi que de nombreuses organisations qui prônent l’autosuffisance alimentaire et la redynamisation du secteur de l’élevage en Afrique.

Avez-vous rencontré des difficultés dans la mise en œuvre du projet ? Si oui lesquelles ?

Au Mali comme en Afrique de l’Ouest, l’accès au capital nécessaire pour démarrer sa start-up est très compliqué. Et le projet “Kodol” n’a pas échappé à cela puisque le démarrage a été très difficile. Nous nous sommes heurtés plusieurs fois à des problèmes d’ordre financier. Dieu merci, nous arrivons à les surmonter grâce à nos participations aux concours notamment celle de la Fondation Tony Elumelu qui nous a fait bénéficier un capital de démarrage, mais également à travers notre participation récente au “Bamako Digital Days” organisé par le ministère de l’Economie numérique et de la Prospective qui nous a permis d’avoir accès à des capitaux.

Comment envisagez-vous le développement de l’économie numérique au Mali pour les prochaines années ?

Aujourd’hui, il est important de rappeler que les Technologies de l’information et de la communication (Tic) sont incontournables dans le développement d’un pays. Pour que notre pays puisse prendre part dans cette évolution du numérique, il lui faudra accorder une très grande importance à ce secteur. De nos jours, nous avons un ministère de l’Economie numérique qui conjugue l’ensemble de ces efforts autour d’une association appelée Mali Start-up dont je suis le vice-président et qui ambitionne beaucoup de choses pour le Mali.

Vous avez pu voir la riposte que nous avons faite contre la pandémie du coronavirus ou Covid-19, notamment par l’invention de solution innovante pour tacler ce fléau dans notre pays. Nous avons bon espoir que dans les prochaines années beaucoup de choses vont changer, car les talents existent réellement dans ce pays.

Avez-vous un message à transmettre aux jeunes qui hésitent peut-être à lancer leur start-up ?

Le message que j’ai pour la jeunesse malienne, c’est de ne plus hésiter et de se donner les chances de se lancer dans le secteur de l’entreprenariat. D’oser mettre en place leur start-up parce que nous avons une association qui est prête à les accompagner en plus des autres structures existantes telles que les incubateurs dans la mise en œuvre de leur projet du début jusqu’à la fin et à partager cette expérience dont nous disposons dans ce secteur.

Avez-vous quelque chose à ajouter ?

Je profite de cette occasion pour inviter l’ensemble des start-ups qui n’ont pas encore adhéré à l’association Mali Start-up de venir s’y inscrire, car nous avons l’habitude de le dire l’union fait la force. Avant nous n’avions pas connaissance de beaucoup d’opportunités, mais grâce à l’association Mali Start-up et aux efforts conjugués par l’ensemble du bureau, des groupes sur les réseaux sociaux existent aujourd’hui qui permet de faire véhiculer les informations utiles telles que l’accès aux fonds d’amorçage, mais également beaucoup d’autres avantages. Donc, je lance cet appel afin que l’ensemble des start-ups non enregistré à l’association qu’il vient s’enregistre dès aujourd’hui à cette grande association Mali Start-up.

Réalisé par Mahamadou Traoré
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