La situation sociopolitique est en état de dégradation très avancée depuis plusieurs semaines. Les acteurs se mobilisent chacun en ce qui le concerne afin d'éteindre le feu et éviter au pays le pire. C'est pour cela que l'Association malienne des droits de l'homme au Mali appelle, dans un communiqué, les différents acteurs à privilégier le dialogue.
En effet, l’AMDH appelle toutes les parties au dialogue et exhorte le Président de la République à prendre plus de mesures politiques fortes en vue de la décrispation de la situation qui prévaut.
Selon l'AMDH, le Mali vit depuis quelques mois une crise sociopolitique consécutive en grande partie à la paralysie du secteur de l’éducation, à l’insécurité et à la proclamation par la Cour constitutionnelle des résultats définitifs du second tour des élections législatives du 29 mars et 19 avril 2020. Si certaines mesures, notamment l’acceptation par le Gouvernement de l’application de l’article 39 et des « consultations sur le sort de la Cour constitutionnelle et de l’Assemblée nationale » ont été annoncées par le Président de la République, les mouvements de contestations se poursuivent et se durcissent.
L’AMDH suit attentivement l’évolution de la situation et a pris acte des mesures annoncées par le Chef de l’État et des propositions faites par la mission ministérielle de la Cedeao.
Elle exhorte l'ensemble des parties prenantes à trouver un compromis dynamique à même de résorber la crise post-électorale née de la proclamation par la Cour constitutionnelle des résultats du second tour des législatives du 29 mars. En effet, l’AMDH estime que l’une des solutions pourrait être de remettre dans leurs droits les candidats lésés par l’arrêt de la Cour constitutionnelle rendu le 30 avril 2020.
Reconnaissant que le droit de manifester est une liberté fondamentale reconnue par la Constitution malienne et les instruments juridiques internationaux, l’AMDH en appelle au Président de la République et aux responsables du Mouvement du 5 juin-Rassemblements des Forces Patriotiques (M5-RFP) à privilégier le dialogue pour résoudre la crise.
Aussi, l'AMDH invite le Président de la République à prendre conformément aux dispositions de l’article 50 de la Constitution du 25 février 1992 des mesures fortes et favorables à la résolution de la crise.
L’AMDH encourage le gouvernement et tous les acteurs socio-politiques de convenir de manière inclusive et consensuelle d’entreprendre des réformes profondes en faveur de la stabilité du pays avant les prochaines échéances électorales. Tout en restant attentif quant au respect de l’État de droit et des acquis démocratiques, l’AMDH restera mobilisée pour s’impliquer davantage dans la recherche de solutions à cette crise s’ajoutant à celle de la Covid-19 qui prévaut depuis fin mars 2020.
André Traoré