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Mot de la semaine : décrispation
Publié le vendredi 3 juillet 2020  |  Infosept
Cérémonie
© aBamako.com par A.S
Cérémonie de présentation de vœux des notabilités au chef de l`Etat
Koulouba, le 29 décembre 2014. Les notabilités et les chefs religieux du Mali sont allés présenter leurs vœux de nouvel an au chef de l`Etat.
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Mot de la semaine : Décrispation
L’angoissante crise politico-sociale dans laquelle le Mali est plongé depuis le 5 juin 2020 va-t-
elle enfin connaitre un début de décrispation ? Voici la question qu’on est tenté de se poser
au regard des pourparlers entre les différents protagonistes de la crise, de l’implication de la
Communauté internationale et surtout de la volonté affichée de part et d’autre d’amorcer le
dialogue afin de trouver un consensus. La Mouvance Présidentielle, Ensemble pour le Mali,
EPM, avec à sa tête Bocari Tréta et Tiémoko Sangaré, avait déjà pris langue avec les leaders
du M5 RFP pour que ces derniers inscrivent leurs actions dans le cadre d’un dialogue pour
une issue heureuse à cette crise politico sociale. Acceptant la main tendue de la Majorité, les
leaders du M5 RFP se sont dits favorables au dialogue, mais n’entendent pas céder d’un iota
de leurs revendications dont la première est la démission du Président de la République.
En effet, après l’échec cuisant de la Convergence des forces Républicaines, CFR, à faire le
plein du palais des sports de 5 000 places et sa tentative avortée de faire sortir « 2 millions
de personnes » dans la rue le samedi 27 juin, le M5 RFP fort de sa popularité, est désormais
en situation de force pour négocier avec le Président de la République. IBK désormais affaibli
n’aura d’autres choix que d’accepter le principe de négocier avec ses opposants et surtout
de donner une suite favorable à leurs revendications.
Si celle relative à la démission du Président de la République pourrait faire l’objet d’un
consensus à minima, les autres revendications, selon nos informations, seraient à prendre
ou à laisser, mais non négociables. Parmi ces revendications, on pourrait citer entre autres la
Dissolution de l’Assemblée Nationale, celle de la Cour Constitutionnelle, la nomination d’un
Premier Ministre de pleins pouvoirs qui mettra en place un gouvernement d’union
nationale. Les opposants voudraient également qu’IBK soit seulement un Président
honorifique qui se contenterait des honneurs liés à sa fonction.
Le décor étant planté par les leaders du M5 RFP, IBK n’a d’autre choix que d’engager les
négociations afin d’obtenir d’autres concessions, après celle de son maintien à son poste. Le
Président de la République ne devrait pas manquer de ressources humaines compétentes et
consensuelles pouvant faire figures de négociateurs auprès de ses opposants. IBK devra
éviter une troisième sortie du M5 RFP. Ce Mouvement considéré par bon nombre des
maliens comme l’ultime espoir de dresser la barre de la gouvernance chaotique du régime
en place, enregistre chaque jour des nouvelles adhésions, donc il est capable de faire chuter
le régime. Il est grand temps, avant qu’il ne soit encore trop tard qu’IBK sorte de son antre
royal en revêtant son manteau présidentiel pour très rapidement prendre langue avec ses
opposants afin de trouver une issue favorable à cette crise.
En définitive, tous les observateurs de la scène politique malienne s’accordent à dire que la
crise qui secoue le pays de Soundiata Keita est si profonde qu’il a besoin d’une thérapie de
choc pour y remédier. Donc, une transition pour diagnostiquer les maux et prescrire les
médicaments qu’il lui faut, semble être un impératif absolu. L’avenir de la démocratie et
même du Mali dépendra désormais de l’issue de cette crise.
Youssouf Sissoko
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