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Edito : IBK est-il victime de son ingratitude envers AOK et ATT ?
Publié le lundi 6 juillet 2020  |  Infosept
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© Présidence par DR
Photo du Jour : IBK et Alpha Oumar Konare à Addis Abeba
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IBK qui a longtemps fait miroiter au peuple malien l’espoir de sortir le Mali de la profonde crise consécutive au pilotage à vue d’Amadou Toumani Touré, se trouve lui aussi empêtré dans la même crise. Qui ne se rappelle pas des propos à la limite haineux tenus par Ibrahim Boubacar Keita au cours de la campagne pour l’élection présidentielle de 2007 quand il était opposé à ATT ? Il n’a pas hésité un seul instant de traiter ATT d’incompétent, d’incapable et de ne faire la promotion que de ses amis et parents. En le vilipendant en des termes qui frisent l’humiliation, et en prenant ses distances vis à vis de certains dossiers brulants, IBK est apparu aux yeux d’une frange importante des maliens comme étant la solution aux différents problèmes qui assaillent le pays.

Pour le commun des mortels, IBK était le sauveur, surtout qu’il avait fait croire à l’imaginaire populaire qu’il avait sauvé le bateau d’Alpha Oumar Konaré d’un naufrage certain, avant d’être trahi par ce dernier. En réponse à IBK, les amis et collaborateurs d’Alpha Oumar Konaré pensent au contraire qu’il doit politiquement tout à AOK qui lui a préféré à ses anciens compagnons de lutte. La preuve est qu’il lui a permis de contrôler à la fois le parti ADEMA et l’Administration avec les postes de Président du parti et premier ministre.

Il a juste suffi d’un malentendu à propos de la gestion du parti pour qu’il y ait divorce entre les deux hommes. La suite est connue, IBK a été contraint à la double démission, il serait débarqué de la primature par Alpha Oumar Konaré, avant de jeter l’éponge à la tête du parti. Depuis lors il est allé en rébellion totale contre celui qui a été son mentor, à savoir AOK. Battu à l’élection présidentielle de 2002, il n’a pas tardé à crier à la fraude et à la manipulation tendant à lui voler sa victoire.

IBK sera ensuite réhabilité, politiquement parlant, par ATT qui a fait de lui le Président de l’Assemblée Nationale en 2002, alors même qu’il n’avait pas la majorité requise pour ce poste. Le RPM, le parti d’IBK qui ne s’est jamais inscrit dans l’opposition contre ATT, avait des ministres dans le Gouvernement et a présenté un candidat contre le Président sortant. Battu encore, le candidat du RPM, au lieu de rester pour animer l’Opposition, a repris sa place de compagnon d’ATT, même s’il n’est pas revenu au perchoir, parce que son parti n’a obtenu que 11 députés contre 45 dans la précédente législature. Bien qu’étant dans la Majorité, IBK, pour marquer des points contre son adversaire-allié ATT, ne rata aucune occasion pour faire des piques ou pour se démarquer de tel ou tel dossier impopulaire, comme pour se faire bonne conscience auprès de l’opinion.

C’est pourquoi quand la mutinerie des soldats du camp de Kati s’est transformée en coup d’Etat, tous les regards se sont tournés vers IBK Pour ; semble-t-il, avoir été victime des deux régimes d’AOK et d’ATT, alors même qu’il partage leurs bilans. Fort de sa popularité, il sera par conséquent plébiscité en 2013 pour être le commandant suprême du bateau Mali.
Aujourd’hui, ce Bateau Mali ne tangue pas seulement, mais il est sur le point de chavirer, tant la gouvernance est chaotique. Le peuple malien est vent debout contre lui et ne demande que sa démission pour incompétence et incapacité à relever les multiples défis qui menacent l’existence du Mali en tant que Nation. L’arroseur arrosé.

Youssouf Sissoko
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