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La Cédéao : un club des chefs d’État contre les peuples !
Publié le lundi 6 juillet 2020  |  L’Inter de Bamako
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© Autre presse par DR
Ouverture vendredi à Niamey du Sommet extraordinaire de la CEDEAO sur la Guinée Bissau, sous la présidence de SEM Issoufou Mahamadou
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Jean de la Fontaine a coutume de dire: «Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.»

L’histoire nous enseigne que l’amitié entre les chats et les souris se maintient aux dépens de celles-ci. De la naissance de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à nos jours, nous n’avons pas connaissance de la moindre réaction de ses chefs d’Etat rappelant à l’ordre un chef d’État à la parade de l’honneur et de la dignité de son peuple.

Deux (02) réactions en date nous permettent de dire que les chefs d’État de la CEDEAO sont dans une communion de cœur et de fait pour une assistance mutuelle chaque fois qu’un dirigeant est en porte-à- faux avec son peuple.

1) Lorsque Amadou Haya Sanogo a fait son coup d’État contre Amadou Toumani Touré (ATT) pour enfin soulager le peuple malien des affres de cette malencontreuse démocratie, la CEDEAO, en complicité avec le Front unis pour la sauvegarde de la démocratie et la République (FDR), s’est précipité aux côtés du président déchu. Ainsi, à défaut de pouvoir le réinstaller  dans son fauteuil à Koulouba, les chefs d’État de la CEDEAO ont aidé ATT à échapper à la justice du peuple. C’est après que des députés maliens ont dit qu’Amadou Toumani Touré n’a rien fait, la CEDEAO ayant aidé à tuer le poussin révolutionnaire dans l’œuf. L’embargo contre notre pays à la demande du FDR en dit long.

2) Contre Ibrahim Boubacar Kéita, des Maliens regroupés dans le Mouvement du 5 juin (M5) se mettent en marche pour la démission du président.

La CEDEAO est intervenue dans la crise pour ‘’sauver’’ Ibrahim Boubacar Kéita. Aujourd’hui, le Mouvement du 5 juin 2020-Rassemblement des forces patriotiques (M5- RFP) semble abandonner l’exigence fondamentale qui consistait à faire démissionner le président. Le M5-RFP a-t-il voulu placer la barre très haut pour obtenir la dissolution de l’Assemblée nationale et de la Cour constitutionnelle ? Le temps nous en dira plus. Est- ce pour se mettre à l’ombre du pouvoir que bien de responsables du M5 se mobilisent ? En tout cas, d’une manière ou d’une autre, ils sont pratiquement tous comptables de tout ce qu’ils reprochent aujourd’hui à IBK.

Aussi, faut-il dire que certains qui avaient composé avec la CDEAO pour sauver ATT sont aujourd’hui dans le M5-RFP pour demander la ‘’démocratie’’. Il faut donc dire que le gage de la CEDEAO est et reste le secours aux chefs d’État en difficulté. Pendant ce temps, c’est le silence total sur leur gestion anti patriotique des affaires des peuples.

Pour tout dire, la CEDEAO ne peut être que la bouche directe de l’Union européenne (UE) en Afrique de l’Ouest pour embrigader les intérêts et les consciences populaires.

De la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), il ne faut pas attendre de justice à l’avantage des peuples. Elle est au service des tenants du pouvoir. Il faut donc dire avec Jean de la Fontaine: «Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.»

Il est temps de laisser les peuples africains  prendre en main leur destin.

La médiation de la Cédéao est un piège contre le M5-RFP

La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), dit-on, serait le syndicat des chefs d’État de l’Afrique de l’Ouest. En période de crise, ces présidents se supportent. Le Mouvement du 5 juin 2020-Rassemblement des forces patriotiques (M5- RFP) avait comme seule revendication au départ la démission du président IBK. À notre grande surprise, nous apprenons que sur proposition des médiateurs de la CEDEAO, le M5-RFP a finalement cédé pour s’accrocher à une proposition de ce syndicat des chefs d’État dont l’actuel président est Macky Sall. (Nous avons encore en mémoire l’injonction du président sénégalais l’élection présidentielle de la Guinée Bissau).

Les anti-IBK risquent de perdre la bataille contre le président Ibrahim Boubacar Keïta en acceptant la médiation de la CEDEAO. Le Mali fut un exemple de démocratie, en 1992. En chassant par désobéissance civile le président IBK, cela donnera du fil à retordre aux autres chefs d’État de la sous-région ouest africaine en disgrâce. Dans ces conditions, le M5-RFP devait réfléchir par deux (02) fois avant d’accepter les propositions de la CEDEAO qui n’augurent rien de bon pour le peuple du vendredi 5 juin 2020.

Le Mali, une manne financière des pays de la Cédéao : une myopie de nos dirigeants

Lorsque l’imam Mahmoud Dicko affirme que nous ne devons pas refuser la médiation de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) parce que le Mali est un pays enclavé, cela relève d’une myopie politique. La Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Burkina Faso font des recettes journalières à leur frontière de plus de 500 millions de francs CFA avec les gros porteurs maliens. C’est pourquoi les chefs d’Etat de ces trois (03) pays s’agitent quand il y a crise politique au Mali.

Lorsque Amadou Toumani Touré (ATT) a voulu ouvrir un port à Ambidéidi (Kayes) sur le fleuve Sénégal, le président sénégalais  de l’époque, Abdoulaye Wade, a dit niet. Quand le même ATT voulait faire transiter les marchandises du Mali par la Guinée, on lui aurait dit que les gros bateaux ne peuvent pas accoster à Conakry, l’eau de mer serait marécageuse. Il voulait relier le Mali à la Guinée par le chemin de fer, ce fut le même son de cloche de la part de certains caciques de la CEDEAO. Tout est fait par les chefs d’État du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal pour maintenir notre pays, comme leur chasse gardée.

Fodé KEITA

Source : l’Inter de Bamako
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