Jamais un remaniement ministériel n’aura causé autant de tort à l’économie malienne, aux affaires ainsi qu’au fonctionnement de l’administration. En cause, la démission de l’ensemble du gouvernement sans discernement. Intervenue en pleine crise politique, le processus de formation du nouveau gouvernement en est manifestement suspendu pour une durée encore indéterminée tant les positions sont corsées et paraissent inconciliables. Pendant ce temps, le fonctionnement de l’Etat ainsi que des finances publiques prend un sérieux coup, tout simplement parce que les pouvoirs n’ont pas pris le soin de permettre aux ministres sortants de gérer les affaires en attendant leurs remplaçants. Cette tâche est officiellement dévolue depuis la semaine dernière aux secrétaires généraux des différents départements, lesquels sont manifestement limités dans les prises de décision. C’est le cas, exemple parmi tant d’autres, de l’ouverture des crédits qui devait intervenir en début juillet pour le second trimestre de l’année budgétaire. Il est tributaire notamment d’un arrêté de l’hôtel des Finances selon les dispositions légales en vigueur au Mali et se trouve par conséquent suspendue à un nouveau gouvernement dont nul ne peut prédire pour l’heure l’avènement. Conséquence : la gestion des affaires courantes devient du coup sans objet voire inutile parce que les intéressés ne peuvent disposer d’aucun moyen pour ce faire. De quoi donner quand même du souffle au trésor public assailli par les mandats dont il supportait à peine la pression.
Le Temoin