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Crise politique au Mali: le président tente un nouveau geste d’apaisement
Publié le jeudi 9 juillet 2020  |  AFP
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© aBamako.com par AS
Adresse à la Nation du Président IBK
Bamako, le 09 Juillet 2020, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita s`est adressé à la nation en vue de décrisper la crise sociopolitique.
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Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a ouvert la voie mercredi soir à un réexamen d’une décision rendue par la Cour constitutionnelle sur les résultats des législatives et considérée comme un déclencheur de la crise politique traversée par le pays en guerre. Dans une allocution télévisée prononcée avec plusieurs heures de retard, M. Keita a évoqué ce qu’il a appelé un "remembrement" rapide de la Cour constitutionnelle, c’est-à-dire la nomination de nouveaux juges. Il a laissé entendre que la Cour nouvellement formée pourrait réexaminer la décision prise par cet organe après les législatives de mars-avril et invalidant une trentaine de résultats initialement proclamés.L’heure tardive de l’allocution n’a pas permis d’établir si ces propos apaisaient la coalition qui mène la contestation depuis plusieurs semaines. Celle-ci a fait descendre des milliers de Maliens dans les rues de Bamako à deux reprises en juin et, quelques heures avant l’intervention de M. Keïta, a appelé à une nouvelle manifestation vendredi pour réclamer sa démission, estimant qu’aucune de ses exigences n’avait été satisfaite.La contestation à laquelle fait face M. Keïta, président depuis 2013, préoccupe les alliés du Mali, inquiets de son potentiel déstabilisateur dans un pays confronté au jihadisme et à une série de défis majeurs, dans une région elle-même tourmentée.Le mouvement dit du 5-juin, coalition hétéroclite composée de responsables religieux et de personnalités de la société civile comme du monde politique et canalisant les multiples colères maliennes, avait dit la semaine passée vouloir laisser sa chance au dialogue et renoncer provisoirement à faire de la démission du président un préalable à toute discussion.Cependant, il réclamait la dissolution du Parlement, la formation d’un gouvernement de transition dont le mouvement désignerait le Premier ministre, ainsi que le remplacement des neuf membres de la Cour constitutionnelle, accusée de collusion avec le pouvoir.Sur la trentaine de résultats des législatives invalidés par la Cour constitutionnelle, une dizaine l’avait été au profit de membres de la majorité présidentielle, à commencer par celui qui allait ensuite être élu à la présidence du Parlement. Mercredi soir, M. Keïta a admis que "l’arbitrage du dernier scrutin par la Cour (constitutionnelle) sortante a posé problème et continue à poser problème", selon la version écrite de son intervention. Il a indiqué que la Cour sera "remembrée et mise en fonction le plus rapidement possible".Au moins quatre des neuf juges ont annoncé leur démission depuis le début de la crise et un cinquième est décédé, ce qui devrait favoriser une recomposition.M. Keïta n’a pas accédé pour le moment à l’exigence de dissolution du Parlement, mais il a jugé "hautement probable que les solutions trouvées par la nouvelle Cour constitutionnelle résolvent la question de l’Assemblée nationale".
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