La branche sahélienne du groupe Etat islamique a recours à des «enfants soldats, endoctrinés et entraînés», qui se retrouvent exposés aux opérations militaires françaises contre les djihadistes, a déploré jeudi le commandant de la force Barkhane.
«L’ennemi s’est durci, il n’hésite plus à recourir à des enfants soldats. Ces derniers sont endoctrinés et entraînés au maniement des armes», a souligné le général Pascal Facon lors d’une visioconférence avec la presse française, en soulignant que «cette exploitation abjecte nous met en difficulté dans le cadre de nos opérations». «La robustesse de nos procédures d’engagement nous permet de prévenir quasi-systématiquement les dommages collatéraux, pour autant il arrive que l’on constate lors des opérations de neutralisation la présence de mineurs», a-t-il poursuivi, sans expliciter dans combien de cas ces enfants soldats avaient été blessés ou tués.
Situations rares
«Ces situations demeurent extrêmement rares mais il convient d’en avoir une pleine conscience», a-t-il insisté. «C’est une réalité qu’il faut maintenant prendre en compte et qui est liée à l’attrition des GAT (groupes armés terroristes, ndlr) et au fait qu’ils éprouvent des difficultés à recruter», a-t-il ajouté.
En cas de capture, ces mineurs enrôlés par le groupe jihadiste actif dans la zone frontalière entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger «sont actuellement envoyés dans un centre qui est assez ouvert», mais «on a lancé une réflexion avec le CICR (Comité international de la Croix-Rouge) et les autorités maliennes» sur le fait de savoir «s’il ne devrait pas exister des centres fermés permettant d’offrir à ces enfants et jeunes une perspective un peu plus intéressante en terme d’éducation», a affirmé le général Facon.