Le procureur de Fana, Boubacar Moussa Diarra a rencontré la presse le jeudi 9 juillet 2020. Objectif : informer sur l’évolution des dossiers concernant les assassinats à répétition dans cette ville.
De 2018 à 2020, au total 13 personnes ont été arrêtées dont 9 hommes et 4 femmes, dans le dossier des assassinats récurrents à Fana, ville située dans la région de Koulikoro. Selon le procureur de Fana, ces personnes sont entre les mains du juge d’instruction. Il précise que quatre personnes sont en garde à vue à la gendarmerie de Fana. Ce lundi 13 juillet 2020, celles-ci doivent être remises au juge d’instruction. Parmi ces quatre personnes, deux concernent l’assassinat du 5 janvier 2020 et les deux autres (un homme et une femme) sont suspectées d’avoir logé des assassins.
Au cours de cette conférence de presse, le procureur Diarra rappelle qu’avec les dossiers d’assassinat, la loi autorise le juge à aller jusqu’à trois ans pour ses enquêtes. « C’est un travail qui ne peut pas être bâclé », a-t-il indiqué.
Affaire Manafa Touré
Sur le dossier Manafa Touré, le gardien de l’antenne SOTELMA-Malitel de Fana, assassiné le 5 janvier 2020, le procureur Diarra explique que les enquêtes sont en cours au niveau de la police technique et scientifique de Bamako. À l’en croire, les services Orange aussi bien que Malitel ont été d’un grand soutien au cours de leurs enquêtes.
Le téléphone de ce gardien a été volé au cours de son assassinat, explique Diarra. Un téléphone qui a été utilisé pour des appels après le crime, précise-t-il avant d’indiquer que ces appels ont permis d’interpeler deux personnes, dont l’une à Bamako et l’autre à Dioila. « C’est pourquoi certains disent que les assassins de Manafa ont été arrêtés. Mais je ne peux pas le confirmer à l’étape actuel », précise le procureur. Parce que les deux personnes n’ont pas encore été reçues par le juge d’instruction.
Tous les objets du défunt, retrouvés sur le lieu du crime, ont été envoyés pour des fins d’enquête à Bamako, précise-t-il avant de souligner que des personnes ont été interpelées pour être entendues dans l’affaire. Mais pour éviter de précipiter la procédure, ces personnes ont été laissées sous surveillance, a-t-il souligné. Le procureur Diarra indique toutefois que les enquêtes sont toujours en cours.
L’assassinat du militaire à la retraite
Pour le cas de Bakary Sangaré, militaire à la retraite, survenu le 10 juin 2020, des interpellations ont été faites, indique le procureur Diarra. De nos jours, « nous sommes tranquilles avec notre conscience sur cette affaire », rassure-t-il. Car aucun suspect dénoncé n’a été laissé dans la nature. Ils ont tous été remis au juge d’instruction de Fana, souligne-t-il.
Le procureur de Fana réitère sa demande de coopération de la population. Il l’invite à dénoncer les assassins ainsi que leurs complices afin que les assassinats puissent cesser à Fana. « Nos portes sont ouvertes. N’ayez pas peur de venir nous voir », rassure-t-il.