Les oiseaux de plus mauvais augure en ont vite déduit que le chef de file de l’opposition n’est plus vivant, tant le président de la République a soufflé le chaud et le froid à son sujet. Il y a deux semaines environ, IBK avait rallumé les espoirs avec l’annonce solennelle d’un retour très imminent de Soumaïla Cissé dont il disait connaître les ravisseurs. Un canular que l’opinion et la famille de l’illustre otage avait à peine fini de digérer lorsque le chef de l’Etat est revenu à la charge pour achever ce qu’il était resté de l’enthousiasme qu’il avait lui-même suscité. Lors de son apparition suivante, en effet, IBK s’est illustré par beaucoup moins d’assurance, laissant entendre qu’il ne lui reste plus que des prières et des vœux pieux comme solution à l’énigmatique enlèvement du chef de file de l’opposition. De quoi replonger dans le désarroi et l’angoisse une pauvre épouse et des enfants aux espoirs ravivés par sa première annonce avant de désabuser. Il vient de passer ensuite à un autre degré avec l’annonce, avant-hier soir, que Soumi sera libéré très bientôt.
Quel Sénat !
Les sièges de la haute chambre législative du Mali ont été distribués avant même sa naissance. Pendant que celle-ci est tributaire d’une révision constitutionnelle qui a de beaux jours devant elle, le chef de l’Etat en a déjà gratifié d’aucuns et compensé d’autres. Ses promesses de nomination au Sénat suscite sont à l’origine de grandes attentes du côté de nombreuses chefferies traditionnelles. On ne sait combien sont-elles, mais le quota des nominations du président de la République est à peine suffisant pour satisfaire l’ensemble des attentes qu’il en a rajouté lors de sa rencontre avec les candidats spoliés de leurs suffrages par la Cour constitutionnelle. IBK n’a eu d’autre offre pour consoler les 31 visiteurs concernés qu’en leur proposant à chacun un siège de sénateur en compensation du préjudice causé par Manassa Danioko. Beaucoup d’observateurs s’interrogent présagent ainsi d’une taille XXL du futur sénat malien à défaut d’être tout simplement dubitatif sur la possibilité de tenir les promesses présidentielles.
Même les prises de température font défection dans les immeubles publics
Par-delà le grand battage médiatique organisé autour de la lutte contre le Covid, la réalité est tout autre. Au moment où la pandémie bat son plein avec des bilans quotidiens révélateurs, le relâchement semble beaucoup plus évident que du temps de la frayeur consécutive à la détection des premiers cas au Mali. Dans les édifices publics où le contrôle était jadis plus rigoureux, avec des entrées très filtrées, la rigueur a manifestement baissé de plusieurs crans. Le dispositif de lavage des mains est quasi inexistant ou n’est plus un passage obligé pour accéder aux services publics. Pas plus que n’est plus obligatoire le port du masque ou encore les mesures de distanciation tant ressassée dans les campagnes de sensibilisation via différents médias. Pis, dans les bâtiments de l’administration où les usagers sont parfois gratifiés de quelques doses de gel, le contrôle de température n’est plus de mise. Vérification faite, il se trouve que dans la plupart des cas les appareils ne fonctionnent plus et les solicitations pour les remplacer demeurent vaines. Il va sans dire des tests de dépistage de la maladie alors que tant de milliards auront été consentis pour la cause.
La Rédaction