Depuis le début de la semaine passée, le président de la transition malienne a multiplié, à Paris, les rencontres politiques avec notamment son Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, des leaders de partis et élus maliens, des ministres de la sous-région et, jeudi, c’est le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, qui lui a rendu visite à son hôtel. Les deux hommes se sont entretenus pendant près de 50 minutes. Dioncounda Traoré ne communique pas publiquement, mais son état semble s’améliorer depuis l’agression dont il a été victime, à Bamako, le 21 mai dernier.
Cet agenda chargé démontre que Dioncounda Traoré a bien récupéré de ses blessures. Opéré à deux reprises à l’hôpital du Val de Grâce à Paris, le chef intérimaire de l’Etat malien devrait rester encore quelques semaines en France pour achever les soins de cicatrisation de sa plaie au front.
Selon plusieurs de ses interlocuteurs, Dioncounda Traoré considère qu’il a eu beaucoup de chance d’échapper à la mort, qu’il est, en quelque sorte, un miraculé après l’agression de manifestants déchaînés qui l’ont roué de coups dans son bureau du palais de Koulouba.
Toujours selon les mêmes sources, le président de la transition ne semble pas prêt à renoncer à sa mission. Aucune date n’a été encore fixée pour son retour à Bamako .On imagine aisément que les questions de sécurité devront être réglées pour qu’il puisse exercer pleinement sa fonction.
Sur le terrain politique, selon certains de ses visiteurs, Dioncounda Traoré émettrait des réserves sur la viabilité de l’accord- cadre signé le 6 avril entre la médiation burkinabè et les putschistes du 22 mars. Il est vrai que deux mois après son l’installation, le gouvernement Diarra n’a encore produit aucune feuille de route et peine à s’imposer notamment face aux militaires du camp Kati.
Une équipe gouvernementale qui peine aussi à évaluer les priorités. En témoigne le déplacement du ministre malien des Affaires étrangères au Vanuatu pour participer à une réunion des pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique.