En ma qualité de Président de la CNDH, j’ai effectué ce dimanche, en compagnie du Commissaire Dr. Djibril Coulibaly, une visite inopinée, conformément à notre mandat légal, au niveau du camp 1 pour le monitoring des conditions de détention des personnes gardées à vue en lien avec les événements des 10 et 11 juillet courant.
Si nous avons eu à échanger avec trois personnes parmi les gardés à vue, ON NOUS A INTERDIT ILLÉGALEMENT L’ACCÈS AUX CELLULES DE DÉTENTION, sur instructions soi-disant de la hiérarchie, en VIOLATION DE LA LOI 036/2016 du 7 juillet 2016 PORTANT CRÉATION DE L’INSTITUTION NATIONALE DES DROITS DE L’HOMME, laquelle dispose expressisverbis ” Au titre de la prévention de la torture, la CNDH est chargée d’effectuer des visites inopinées ou régulières au niveau de tous les lieux de privation de liberté…”.
J’ai dû rappeler aux agents semblant ne respecter que les “instructions ” au détriment de la loi, que c’est LA LOI QUI FAIT L’UNIFORME ET NON LE CONTRAIRE.
Dans l’attente de saisir toutes autorités compétentes pour le respect et la jouissance effective des droits humains, j’attire l’attention de certains dépositaires de l’autorité publique sur le fait que le respect des droits fondamentaux, dont l’État est le débiteur principal, s’impose à tous, et protège toutes personnes résidant au Mali y compris ceux qui se croiraient puissants ou au dessus de la loi à un certain moment.
J’ai sollicité vainement la liste des personnes gardées à vue, malgré la gentillesse du CB et certains agents de cette unité d’enquête.
Les exemples sont légion où la CNDH a veillé au respect des droits fondamentaux de personnes “superpuissantes” dont des généraux à un moment de leur parcours.
Nul n’est à l’abri de la violation de ses droits.
La protection des droits de l’homme est une responsabilité partagée.
J’en appelle toujours au dialogue et aux négociations pour sauver notre patrie.