PolitiqueTueries et « arrestations arbitraires » de la manifestation du 10 juillet : Le M5-RFP demande l’ouverture d’une commission d’enquête internationale indépendante
Courant dimanche 12 juillet 2020, les membres du M5-RFP ont fait un communiqué sur les évènements tragiques en cours dans le pays. Les opposants du régime IBK déplorent une vingtaine de morts, des blessés et plaident pour l’ouverture d’une commission d’enquête internationale indépendante.
Suite à l’impérissable manifestation tenue le vendredi 10 juillet, les membres du mouvement du 5 juin-rassemblement des forces patriotiques ont déploré des tueries et des arrestations « arbitraires » dans leur camp. Dans un communiqué publié dimanche 12 juillet, ils annoncent la mort d’une vingtaine de leurs militants et une centaine de blessés. « Le peuple malien découvre avec une profonde douleur, les exécutions sommaires préméditées et les arrestations arbitraires exercées à l’encontre des citoyens pacifiques, voire des responsables du M5 », indique-t-on dans le communiqué. Les forces spéciales antiterroristes(FORSAT) et les éléments de répression parallèles ont, depuis les 10 et 11 juillet 2020, singulièrement dans la nuit du 11 au 12, entrepris des opérations commandos avec comme consigne de « réprimer et tuer » les manifestants, annoncent les membres du M5, cautionnant que l’opération visait à faire étouffer cette revendication populaire exigeant la démission d’IBK et de son régime. Ces forces de répression ont, de façon systématique, utilisé des armements de guerre, tirant à balles réelles sur les manifestants non armes qui se trouvaient dans les lieux de culte, dans les domiciles privés, le siège des organisations politiques, voire devant la mosquée de l’imam Mahmoud Dicko, mentionne-t-on dans le communiqué. Les partisans de Mahmoud et alliés s’indignent contre la pourchasse suivie de l’arrestation nocturne des responsables politiques, les civils et les syndicaux du M5 dans les endroits ci-dessus mentionnés. Des arrestations qui, pour eux, vont à l’encontre de la charte des partis politiques et les droits les plus élémentaires des victimes de la situation. Par des malices déguisées, disent-ils, les éléments de FORSAT illégalement détournés de leurs missions ont ainsi infiltré dans les rangs des forces de l’ordre pour commettre des violences. D’où cette précision : « IBK et son régime ont délibérément choisi la violence dure,aveugle,et brutale en laissant derrière eux un cortège de morts et des blessés graves en lieu et place du dialogue et de la recherche de solution à cette crise ».Le mouvement tient pour responsable IBK et son régime des tueries enregistrées lors de ces contestations. De ce fait, ils disent prendre à témoin le peuple malien, la communauté internationale et les organisations des droits de l’homme par rapport à la situation tragique et douloureuse subie par les militants du M5. Pour donc situer la responsabilité, le mouvement plaide pour l’ouverture d’une commission d’enquête internationale indépendante. Pour l’occasion, les signataires du communiqué ont présenté leurs condoléances aux décédés, sollicitant un prompt rétablissement aux blessés. Ils finissent par faire comprendre que la lutte continue jusqu’à la démission d’IBK et de son régime.