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Sortie de Crise: Nécessité de calmer les ardeurs !
Publié le mardi 14 juillet 2020  |  L'Observatoire
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© aBamako.com par AS
Les manifestants qui réclament la démission du président IBK bloquent les ponts de Bamako
Bamako, le 11 Juillet 2020, les manifestants qui réclament la démission du président IBK ont bloqué les ponts de Bamako.
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Des morts et des dégâts matériels enregistrés, des présumés instigateurs arrêtés…Le troisième grand rassemblement de protestation organisé par le M5-RFP a pris une tournure déplorable ternissant l’image de notre pays fortement secoué par des conflits inter communautaires dans le centre.




La capitale Bamako bascule dans l’échauffourée à la suite du grand rassemblement du Mouvement du 5 juin, Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) depuis le vendredi dernier. Le bilan des victimes est lourd, une dizaine de morts et plus de soixante-dix blessés enregistrés. L’Assemblée nationale, l’Office de la radiotélévision nationale, les grandes artères de la capitale, les stations d’essence (Shell, Total, Oryx) ont été les endroits où les manifestants se sont donnés sans civilité à des actes de vandalisme et d’incendie. Certains commissariats de police n’ont été pas épargnés par les manifestants.

L’occupation anarchique de l’ORTM par les manifestants, suivi du saccage des locaux a suscité la réaction des faîtières de la presse malienne. Ces membres ont manifesté leur soutien indéfectible à leurs confrères en condamnant avec la dernière rigueur la tournure violente prise par les événements.

Le même jour, des casseurs et des pilleurs ont attaqué le siège du RPM situé sur la rue Nelson Mandela à l’hippodrome en emportant tous les meubles. A Missira deux stations d’essence Oryx ont été aussi saccagées et vandalisées. Selon un gardien, le distributeur automatique de billets de banque installé dans ces deux stations a également été saccagé et pillé.

A Niamana sur la route de Segou des stations Total et Shell ont été également saccagées. Les manifestants se sont librement servis d’essence à souhait en vandalisant les boutiques et cassant les vitres.

Depuis lors, Bamako ressemble à une ville morte. Les boutiques, les banques et autres services sont fermés portant un coup de massue sur l’économie du pays fortement impacté par la situation d’insécurité dans le nord et le centre du pays.

Après deux grands rassemblements pacifiques déroulés dans le calme et sans incident, le troisième conduit par les responsables du M5-RFP sur la demande de ceux-ci a franchi le seuil de ce qui était autorisé par le gouverneur du District de Bamako. C’est-à-dire un rassemblement pacifique.

Recule démocratique

Sur le passage des manifestants visiblement en colère, des véhicules calcinés, des matériels de bureau, des portes et fenêtres emportés, des stations d’essence saccagées, des débris sur les goudrons, le constat peu reluisant de ces actes posés à la suite du rassemblement du M5 est un recule démocratique. Un discrédit sur ses responsables battus dans les urnes. Ce film auquel les habitants de la capitale assistent, montre clairement que les leaders du Mouvement du 5 juin tentent de revenir dans la gestion des affaires publiques en passant par des voies antidémocratiques.

Incapable d’avoir la confiance du peuple par le biais de leur formation politique respective, la stratégie toute trouvée de Choguel Kokala Maiga, de Me Mountaga Tall, de Moussa Sinko Coulibaly, de Clément Dembelé, de Nouhoum Sarr et compagnons est simple : conquérir le pouvoir par la rue, sous le couvert de l’imam Mahmoud Dicko. N’est-ce pas là, le comble et le rejet de la démocratie ?

Face à cette situation, la communauté internationale n’a pas tardé à réagir pour mettre en garde les responsables de ce mouvement prêt à mettre le Mali dans une situation chaotique.

Observant ce qui se passe au Mali, le journaliste Saide Penda estime que la communauté internationale dont la CEDEAO, en première ligne, doit monter au créneau pour condamner de manière forte et sans ambages les évènements en cours dans notre pays. Si tel n’est pas le cas, selon lui, cela pourrait créer un fâcheux précédent où il suffirait qu’une partie de la population ne soit pas satisfaite d’un pouvoir démocratiquement élu pour le renverser dans la rue.

Inacceptable

« Ce qui est inacceptable, c’est que des responsables politiques qui aspirent à diriger le Mali ne comprennent pas que le pouvoir, en démocratie, c’est par les urnes qu’on y accède, et c’est dans les urnes qu’on change de régime », a-t-il soutenu.

Vendredi et jour suivant, le Président de la République Ibrahim Boubacar Keita a appelé au calme et à la retenue se montrant ouvert au dialogue. Le président IBK a rappelé que, c’est au nom de l’Etat de droit que les pouvoirs publics ont autorisé la manifestation du M5 RFP, malgré les incitations à la violence véhiculées par les messages de certains responsables de ce Mouvement.

« C’est au nom de ce même Etat de droit qu’il m’incombe d’assurer la sécurité des biens, des citoyens et des Institutions et cela sera fait, sans faiblesse aucune », a poursuivi le Chef de l’Etat exprimant sa sincère compassion aux familles des victimes ainsi qu’aux citoyens dont les biens ont été pillés.

La fragilité de notre pays inquiète certains observateurs face à la situation actuelle qui pourrait, sans une prise de conscience, conduire vers une issue indésirable. Selon eux, le mieux, c’est de faire en sorte que les tensions sociales en cours puissent baisser et que le M5 et le pouvoir retournent à la table de négociation.

Ousmane Morba

L’Observatoire
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