Soumaïla Cissé Soumi, l’honorable Soumaïla Cissé, le fils prodige de Banikane et de Niafunké ne méritait pas un tel sort. Mais hélas, la vie est ainsi faite avec des hauts et des bas comme si cela répondait du destin de tout homme. Le vrai malien, tout vrai malien doit savoir que cet enlèvement est une catastrophe parce que, survenu au cours d’élections nationales le 25 mars 2020 dans la zone de Zoumaïra Niafunké. Et pourtant, les plus hautes autorités du pays avaient laissé croire que la sécurité est garantie dans tout le pays pour mener une campagne électorale. Ainsi donc, il ressort clairement que ceux-là qui ont en charge la responsabilité sécuritaire du pays détiennent la responsabilité première du rapt de Soumaïla. Donc, ces autorités qui ont failli à leur mission de protéger Soumi devaient normalement rendre leur démission. Mais, malheureusement, la démission n’est pas encore dans la culture de ce pays. Soumaïla était en mission d’Etat « fasso baara », Soumaïla, c’est la tête de file de l’opposition. L’homme a exercé plusieurs fonctions dans ce pays et il a honoré le Mali partout où il a exercé. C’est donc indigne qu’il soit enlevé ainsi comme un quidam sans qu’on ne sache ni par qui, ni les motivations, ni le lien où il est détenu. Nul n’aimerait être ni à la place de ses parents ni à la place de sa famille et de tous ses proches. Les premiers pleurs et inquiétudes, c’est eux. Avec l’intervention du sage et ancien premier ministre Ousmane Issoufi Maiga , Président du comité de crise chargé de la libération de Soumaila , l’espoir était permis pour être convaincu de la libération de l’Honorable. N’a-t-il pas déclaré que : « Bientôt Soumaïla sera parmi nous ». Les propos de Ousmane Issoufi Maiga ont même été corroborés par le Président de la République qui a même précisé que l’identité des ravisseurs est connue et que Soumaïla sera libéré. Malheureusement, l’espoir suscité par les propos de ces deux hautes personnalités semble tourné au scepticisme voire au pessimisme parce que jusqu’en ce jour 2 juillet 2020, aucune libération. Si l’on devait faire des analyses par rapport aux déclarations du premier ministre Ousmane Issoufi Maiga et du Président de la République, on aurait abouti à cette conclusion : la libération de Soumaïla était acquise et le reste n’était que procédurale. Ou alors il était permis d’interpréter que Soumi est entre leurs mains mais que pour une raison ou une autre, peut être raison de santé, sa libération trainait. Autre interprétation possible des déclarations : Peut-être qu’il fallait faire comprendre aux ravisseurs qu’ils sont identifiés, cernés et qu’ils n’avaient qu’à libérer Soumaïla pour ne pas se faire prendre.
En attendant qu’il y ait une issue heureuse, l’inquiétude reste pour tous ceux qui ne sont pas dans le secret de dieux. Plus de trois mois, on ne connait ni les ravisseurs, ni leurs motivations. Il se peut donc que les ravisseurs agissant pour des motifs inavoués ne voudraient pas se faire identifier au risque de compromission. Donc, devrons-nous nous attendre à une libération en catimini ?
Maliens que nous sommes, il faut bien comprendre ceci : si on ne fait pas attention, cet enlèvement de Soumaïla risque à la longue d’ouvrir une crise très grave dans notre pays parce qu’il est diversement interprété. Déjà des femmes ont marché à Bamako, on a marché à Niafunké. Attention au communautarisme qui pourrait en découler.
Gloire à Dieu dans les cieux très hauts et Paix sur la terre parmi les hommes qu’il agrée.