Les chiffres sur l’impact et l’ampleur de la maladie à coronavirus sur les États et leurs économies continuent à démontrer la force nocive de cette maladie. Qui tend à plomber des années d’efforts de développement consentis par plusieurs pays à travers le monde, constate l’édition 2020 du rapport SDG Pulse de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced).
Lancée en ligne le 8 juillet dernier, cette étude mesure les progrès accomplis dans la réalisation de divers Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies. L’on se rappelle qu’en 2015 plus de 150 dirigeants du monde entier ont approuvé le Programme des Nations unies pour le développement durable à l’horizon 2030.
Dix ans avant l’arrivée à termes de cette échéance, l’atteinte de ces objectifs indispensables pour un essor harmonieux, inclusif, respectueux de l’Homme et de son environnement, semble hypothéqué. «La pandémie de Covid-19 a rendu inaccessibles les objectifs cruciaux de développement économique, social et environnemental», averti cette dernière mise à jour annuelle.
À titre d’illustration, l’organisation internationale qui vise à intégrer les pays en développement dans l’économie mondiale de façon à favoriser leur envol cite la cible 17.11 des ODD. Laquelle vise l’augmentation considérable des exportations des pays en développement et, en particulier, à doubler la part des Pays les moins avancés (PMA) dans les exportations mondiales d’ici 2020.
Bien que les PMA aient connu une croissance modeste dans leur part de marché, la Covid-19 a apparemment poussé la cible hors de portée, analysent les experts de la Cnuced.
L’impact est, font-il observer, évident sur le commerce international des marchandises. Pour lequel l’organisme onusien prévoit une baisse de 29% au deuxième trimestre 2020 par rapport à la même période de l’an dernier. L’organisation prédit également une baisse de 20% du commerce des marchandises pour l’année toute entière.
Un autre résultat présenté dans ce document est la baisse record de 5% des émissions de dioxyde de carbone, par rapport à 2019. Induite par le coronavirus, même une diminution de cette ampleur ne suffirait pas pour atteindre l’objectif plus faible fixé par l’Accord de Paris sur le changement climatique.
Cette convention expose que les émissions mondiales doivent être réduites de près de 8% chaque année pour la prochaine décennie afin que le monde atteigne l’objectif de 1,5°C, prévu par l’accord sur le climat. «La proportion de cette tâche a été exposée par la Covid-19», regrette le rapport.
D’où l’appelle pressant de la Cnuced. Pour ce faire, recommande-t-elle, la pauvreté, les inégalités, la crise climatique, la production non durable et d’autres défis de développement urgents nécessitent une action encore plus urgente en raison de la Covid-19.