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Mot de la semaine : Massacre
Publié le vendredi 17 juillet 2020  |  Infosept
Les
© aBamako.com par AS
Les manifestants qui réclament la démission du président IBK bloquent les ponts de Bamako
Bamako, le 11 Juillet 2020, les manifestants qui réclament la démission du président IBK ont bloqué les ponts de Bamako.
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Le Mali a-t-il ressemblé à la Tchétchénie les 10, 11 et 12 juillet 2020 ? Telle est la question
que beaucoup d’observateurs se posent après le massacre perpétré par des hommes sans
foi ni loi. Des tueurs en série sous la tenue des forces de Défense et de Sécurité du Mali.
Ceux qui ont perpétré ces crimes odieux sont-ils réellement des maliens ? Comment
peuvent-ils retourner l’arme contre leur peuple ? Les commanditaires n’ont-ils pas d’autres
agendas?
Le bilan macabre de cette barbarie d’une autre époque, selon des sources hospitalières,
serait de 15 morts et de plus de 125 blessés. Par ce massacre des populations civiles, le
régime IBK semble franchir la ligne rouge et s’expose désormais à des poursuites de la Cour
Pénale Internationale. Le régime, en franchissant le Rubicon du tolérable, passe aujourd’hui
pour être l’un des régimes les plus sanguinaires du monde. Ce massacre d’une autre ère est
la preuve que le régime IBK est prêt à tout pour se maintenir au pouvoir. Sinon, comment
comprendre qu’un Président de la République qui jouit d’une légitimité, puisse réserver un
tel triste sort à une frange importante de sa population dont le tort serait de réclamer sa
démission et celle de son régime.
Le dialogue qui aurait dû être amorcé avant même les tueries, a désormais du plomb dans
l’aile, car les victimes que sont les militants du M5 RFP, ne seront plus prêtes à s’assoir
autour de la même table que leur bourreau. Et du coup, les leaders du M5 RFP ont remis en
jeu la première revendication, celle relative à la démission du Président de la République. Ils
sont tellement déterminés que les médiateurs nationaux et internationaux auront non
seulement du pain sur la planche, mais aussi et surtout, auront du mal à convaincre le M5
RFP à revenir autour de la table de négociation.
Ils auront fort à faire pour convaincre les leaders du M5 RFP qui, en plus de l’émotion et de
la colère, sont arrivés à la conclusion qu’il n’y a rien à négocier, à part les modalités de la
démission d’IBK et de son régime. IBK n’a-t-il pas semé le vent pour ensuite récolter la
tempête ?
Le Président de la République a laissé la situation pourrir pour ensuite parer au plus pressé.
Sinon la mission de haut niveau de la CEDEAO avait fait différentes recommandations de
sortie de crise. Ces recommandations pouvaient être une base de discussion pour le régime,
mais, comme maudit par les dieux de la paix et de la stabilité, le Président de la République
a tout simplement placé ces propositions dans les placards en pensant pouvoir canaliser les
manifestants et les tenir à l’usure. Mauvais coaching de la part du Président de la
République, car les manifestants sont sortis encore plus nombreux le 10 juillet 2020 et leur
détermination n’a jamais faibli. S’en est suivi le plus grand massacre post révolution 91. Les
mains des tenants du pouvoir sont tachées de sang des innocents. Ainsi, pour atténuer la
colère des militants du M5 RFP, IBK a vidé la Cour Constitutionnelle, en abrogeant le décret
de nomination des membres restant de l’institution. Comme si cela ne suffisait pas, Karim
Keita, le Président de la Commission Défense de l’Assemblée Nationale et non moins fils du
Président de la République, a jeté l’éponge à la Commission. Ces deux gestes, bien que

significatifs, ne sont pas parvenus à calmer la colère des manifestants qui ne demandent rien
d’autre que la démission d’IBK et celle de son régime.

Youssouf Sissoko
Source Infosept
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