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Médiation de la CEDEAO dans la crise malienne : Les émissaires peinent à accorder leurs violons avec les contestataires du régime IBK
Publié le vendredi 17 juillet 2020  |  aBamako.com
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© aBamako.com par AS
La délégation de la CEDEAO rencontre le M5-RFP
Bamako, le 16 Juillet 2020, la délégation de la CEDEAO a rencontré le M5-RFP à l`hôtel Salam
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Après deux rencontres entre la mission de la CEDEAO et le mouvement M5-RFP ce jeudi, les deux parties ont du mal à trouver un terrain d’entente dans les propositions de sortie de crise. Aux exigences faites par le M5-RFP notamment la démission pure et simple du président Ibrahim Boubacar Keita, l’ouverture d’une enquête contre les tueries, la libération de l’honorable Soumaila Cissé, la CEDEAO a opposé un refus en indiquant qu’elle n’as pas mandant de demander la démission du président. Telle est la donne à l’étape actuelle de mi-parcours de la mission régionale entamée dans notre pays depuis le mercredi dernier.

La délégation CEDEAO a aussi affirmé qu’aucune organisation internationale ne soutiendra le mouvement M5-RFP dans sa démarche visant la démission du chef de l’Etat.
A l’heure où nous mettons sous presse ce résumé, le Mouvement M5-RFP a sorti une note de propositions à la CEDEAO dont nous vous livrons le contenu :

Le Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) a été enclenché pour obtenir la démission de Monsieur Ibrahim Boubacar Keita des fonctions de président de la République pour les raisons suivantes :
- son incapacité à résoudre la crise multidimensionnelle qui frappe le Pays : incompétence avérée, manque de leadership, et perte de légitimité ;
- sa responsabilité face aux maux qui menacent aujourd’hui l’existence même du Mali, en tant qu’État républicain et démocratique ;
- tout dialogue est infructueux ou quasiment impossible avec lui : refus du dialogue, non-respect de ses engagements, non application des résolutions et accords issus des concertations et négociations (Conférence d’entente nationale, Dialogue national inclusif, Dialogue avec l’opposition politique, etc.).
Des millions de Maliennes et Maliens, de tout âge et de toute obédience, ont porté cette revendication avec le M5-RFP sur l’ensemble du territoire national et dans la Diaspora, à travers des rassemblements populaires historiques, et des actions légales, légitimes et pacifiques, en application de l’article 121 de la Constitution.
Ainsi, le M5-RFP tient M. Ibrahim Boubacar Keita responsable des faits graves ci-après :
1) Dégradation persistante de la situation sécuritaire constituant une menace sérieuse sur l’existence même du pays : insécurité permanente et quasi généralisée, attaques meurtrières récurrentes avec son lot de morts, de blessés, de réfugiés et de déplacés ;
2) Violations graves et récurrentes de la Constitution et de la loi constituant une menace sur la forme républicaine de l’Etat : violation du serment de l’article 37 de la Constitution ; violation du principe de séparation des pouvoirs ; immixtion dans les procédures judiciaires, instrumentalisation de la Cour constitutionnelle ; délégitimation des institutions de la République ;
3) Violation graves et persistantes des droits de l’Homme et des libertés individuelles et collectives :
- Disparitions forcées de journalistes et de leaders politiques, arrestations arbitraires, incarcérations et tortures des responsables et manifestants du M5-RFP, en violation de leurs droits et libertés, et en méconnaissance de toutes les règles de procédure légales ;
- Répressions sanglantes, ayant causé au moins vingt-trois (23) morts et des dizaines de blessés graves, par des forces spéciales antiterroristes (FORSAT) usant d’armements de guerre et de balles réelles contre des manifestants pacifiques à mains nues, dans les rues, les sièges des organisations politiques, les domiciles privés et même dans des lieux de culte ;
4) Abandon de l’exercice de la souveraineté aux mains des groupes armés et abandon des populations à leur triste sort sur une grande partie du territoire national
5) Fraudes électorales ne permettant plus aux élections de jouer leur rôle régulateur, notamment lors du scrutin présidentiel de 2018 et des élections législatives de 2020 ;
6) Menace sur la cohésion nationale : tolérance, voire complicité avec des milices intercommunautaires, sur fond de d’assassinats en masses et de destruction de villages entiers.
Toute cette situation s’explique par les pratiques de mauvaise gouvernance caractérisées de Monsieur Ibrahim Boubacar Keïta :
- Corruption systémique et impunité érigées en système de gestion gouvernementale ;
- Instauration d’une oligarchie par l’immixtion flagrante d’intérêts privés dans la gestion des affaires publiques ;
- Détournements massifs de fonds publics, notamment ceux alloués à des secteurs stratégiques comme la défense et la sécurité, l’agriculture, l’éducation, la santé et les infrastructures.
Porteur d’une espérance nouvelle pour le Mali qui a un besoin impérieux de refondation et de sauvegarde de sa démocratie républicaine fondée sur nos valeurs éthiques et sociétales, le M5-RFP exige :
1. La démission de Monsieur Ibrahim Boubacar Keïta et son régime
2. L’ouverture d’une Transition républicaine ;
3. L’ouverture d’enquêtes judiciaires en vue de la poursuite, devant les juridictions nationales et internationales, des auteurs, commanditaires et complices des tueries, blessures et exactions commises contre les manifestants ;
4. La libération du Chef de file de l’opposition, l’Honorable Soumaïla CISSE.
Bamako, le 16 Juillet 2020
Pour le M5-RFP
Cheick Oumar SISSOKO / Issa Kaou N’DJIM / Choguel K. MAIGA

André SEGBEDJI/abamako.com

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