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Impact de la COVID-19 sur l’éducation des enfants dans les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre : L’ONG Save the Children signale l’urgence d’un investissement technique et financier
Publié le vendredi 17 juillet 2020  |  Le Pays
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Dans le cadre de la gestion de la Covid-19, une crise sanitaire sans précèdent qui a eu des impacts sur tous les secteurs, l’ONG Save the Children a fait une étude pour indiquer spécifiquement ces conséquences sur l’éducation. L’ONG appelle à investir urgemment dans des systèmes d’éducation alternatifs pour atténuer l’impact de la Covid-19 sur les enfants des pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Car selon elle, cette pandémie est venue exacerber des défis déjà graves dans ce secteur de l’éducation dans les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre.
En se basant sur les preuves de la crise Ebola, Save the Children estime que beaucoup d’enfants en âge de fréquenter l’école secondaire pourraient ne plus être scolarisées une fois la crise passée. Cela, du fait que les mesures restrictives prises par beaucoup de pays à travers la fermeture des classes ne donnent pas de chance aux enfants les plus défavorisés des pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre de continuer leur apprentissage durant et après la pandémie.

Les raisons de cette rupture sont, malgré que certains pays aient fait preuve d’un grand leadership en offrant un apprentissage continu aux enfants pendant que les écoles restaient fermées, que cette initiative n’était pas à la portée de tous enfants : « En Afrique subsaharienne, 89 % des apprenants n’ont pas accès à un ordinateur à domicile, 82 % n’ont pas accès à l’internet et environ 28 millions d’apprenants vivent dans des endroits non desservis par des réseaux mobiles », a indiqué cette étude qui précise que « dans ce contexte, il est probable que les filles et les garçons les plus marginalisés ont du mal à accéder à l’apprentissage à distance et ne reçoivent pas le soutien dont ils ont besoin pour continuer à apprendre ».

A cette difficulté soulignée, Save the children évoque également que beaucoup d’enfants supplémentaires ayant arrêté les cours, à cause de la Covid-19, pourraient ne plus retourner à l’école, une fois la crise passée.

Une thèse soutenue par une étude du Fonds Malala qui a indiqué qu’environ 10 millions de filles pourraient ne plus retourner en classe.

Cela en référence à une des conséquences de l’épidémie Ebola survenue entre 2014-2016 en Afrique de l’Ouest, qui a vu chuter spectaculairement le taux de scolarisation des filles de 12 à 17 ans, de 50 à 34 %, dans de nombreux villages, soit parce qu’elles étaient enceintes, soit mariées.

Cette étude a indiqué qu’à la fin de cette crise du virus Ebola en Sierra Leone, le pays avait enregistré une augmentation de 11 000 grossesses d’adolescentes. Donc une crise précédente qui a suffisamment appris que « plus les enfants restent longtemps en dehors de l’école, plus le risque qu’ils ne retournent pas à l’école est grand ».

Il est important de souligner que la Covid-19 est venue s’ajouter à une crise d’apprentissage déjà existante en Afrique de l’Ouest et du Centre. Avant la Covid-19, la région présentait, selon Save the Children, le taux d’exclusion scolaire le plus élevé, avec plus d’un cinquième des enfants âgés de 6 à 11 ans non scolarisés en temps normal. De plus, en juin 2019, plus de 9 290 écoles étaient déjà fermées pour cause d’insécurité, touchant ainsi 2 millions d’enfants et 44 000 enseignants.

En outre, selon l’étude de cette ONG, dans toute la région, 670 000 personnes déplacées de force vivent sur des sites de réfugiés et déplacés internes surpeuplés et sous-équipés, avec un accès limité aux opportunités d’apprentissage.

Dans ce contexte, malgré tous les efforts déployés jusqu’à présent, Save the Children trouve que la communauté internationale n’a pas suffisamment reconnu l’énorme crise d’apprentissage provoquée par la pandémie. « C’est la plus grande urgence de notre vie en matière d’éducation » a-t-elle souligné. C’est pourquoi d’ailleurs l’ONG signale l’urgence d’investir maintenant (financièrement et techniquement) dans des systèmes d’éducation alternatifs pour atténuer l’impact de cette pandémie de Covid-19 sur les enfants des pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

Issa Djiguiba
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