COMMUNIQUE N°002 - CS/M5-RFP SUR LA RENCONTRE AVEC LA MISSION DE LA CEDEAO
A la demande de la Mission de médiation de haut niveau de la CEDEAO conduite par l’ancien Président nigérian Goodluck Jonathan, une Délégation du M5-RFP a été reçue les 16 et 17 juillet 2020, en plusieurs séances d’échanges, en vue de trouver des pistes de solutions de sortie de crise au Mali.
Tout au long des discussions, la Délégation du M5-RFP a réitéré ses demandes formulées dans différentes déclarations, dont notamment la démission de M. Ibrahim Boubacar Keita des fonctions de président de la République avec son régime corrompu.
Cette exigence de démission est fondée sur l’incapacité avérée de M. Ibrahim B. Keita à redresser le Mali, sa gouvernance ayant conduit à la perte de l’intégrité territoriale et à la dislocation de l’unité nationale, sa perte de légitimité, les violations graves des droits et libertés, et plus récemment les massacres perpétrés par les forces antiterroristes (FORSAT) contre des manifestants aux mains nues jusque dans les lieux de culte.
A ce titre, le M5-RFP a exigé l’ouverture prioritaire et immédiate d’enquêtes judiciaires en vue de poursuites contre les auteurs, commanditaires et complices des tueries (23 morts par balles), des centaines de blessés également par balles et d’autres exactions commises, ainsi que la libération de l’Honorable Soumaïla Cissé, Chef de file de l’opposition.
Mais, tout en reconnaissant le caractère juste et légitime de ses points de vue, le M5-RFP s’est entendu invariablement dire par la CEDEAO que la démission de M. Ibrahim Boubacar Keïta, bien que n’étant pas contraire à la Constitution, est pour elle une ligne rouge.
En outre, la Mission de médiation de la CEDEAO a annoncé à la Délégation du M5-RFP les points suivants :
- Le maintien de M. Ibrahim Boubacar Keita dans les fonctions de président de la République ;
- La recomposition de la Cour constitutionnelle, en raison de 3 membres désignés par le Conseil supérieur de la magistrature, 3 choisis par le président de la République parmi 5 à 7 personnes proposées par les forces vives ;
- La Cour constitutionnelle nouvellement constituée de 6 membres statuera sur le règlement du contentieux né du deuxième tour de l’élection législative ;
- L’Assemblée nationale nouvellement reconstituée sera présidée par l’actuel président s’il est confirmé par la Cour constitutionnelle, ou désignera son nouveau président le cas échéant, qui alors choisira les 3 membres restants de la Cour ;
- Un gouvernement d’union nationale sera constitué.
C’est avec surprise que le M5-RFP constate que la CEDEAO, supposée trouver des solutions à la crise dans le respect de la Constitution malienne, a procédé à des arrangements qui violent précisément ladite Constitution, et qui ne tiennent aucunement compte du contexte sociopolitique et des risques majeurs que la gouvernance de Ibrahim Boubacar Keïta fait peser sur l’existence même du Mali en tant que Nation, République et Démocratie.
Le M5-RFP note avec regret que ces propositions sont les mêmes que celles antérieurement formulées par M. Ibrahim Boubacar Keïta, et rejetées par notre Mouvement.
Aussi, la Délégation du M5-RFP se démarque des propositions de solutions de la Mission de la CEDEAO qui ne correspondent absolument pas aux aspirations et attentes exprimées par le M5-RFP et portées par l’écrasante majorité du Peuple malien.
Le M5-RFP appelle le Peuple à demeurer mobilisé et déterminé, sur l’ensemble du territoire national et dans la Diaspora, jusqu’à l’aboutissement du combat patriotique pour la survie du Mali et le bonheur des Maliens.