La délégation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a achevé ce dimanche sa mission de médiation au Mali sans parvenir à un accord avec le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) qui n’a pas renoncé à la démission du président malien.
“La Mission de médiation se félicite de l’adhésion de toutes les délégations rencontrées aux mesures proposées à l’exception du Comité stratégique du M5-RFP”, a indiqué la CEDEAO dans un communiqué final.
La délégation a néanmoins rassuré que l’organisation régionale mettrait tout en œuvre pour “la réalisation effective des mesures proposées et demeurerait saisie de la question”.
Aucune forme de “changement non constitutionnel d’accession au pouvoir ne sera acceptée par la CEDEAO”, a-t-elle averti. A noter qu’un rapport sera soumis au prochain sommet de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO.
Suite aux différentes consultations, la Mission de médiation a recommandé le remembrement de la Cour constitutionnelle pour le règlement des différends sur les élections législatives. Ainsi, sur les neufs juges, le président de la République et le Conseil supérieur de la magistrature vont nommer chacun trois membres.
“Les nominations relevant du président de la République se feront en associant toutes les parties prenantes”, précise le communiqué.
Par ailleurs, selon la mission, il est nécessaire de mettre en place de “toute urgence” un gouvernement d’Union nationale sur la base du consensus et tenant compte des recommandations du Dialogue national inclusif.
Cette équipe, selon les propositions de répartition de la mission, sera constituée à 50% des représentants de la majorité présidentielle, 30% de ceux de l’opposition, alors que 20% des membres seront désignés par la société civile.
La mise en œuvre des mesures ci-dessus devrait être effective au plus tard le 31 juillet 2020, indique le communiqué.
Par ailleurs, la mission a réitéré la solidarité de la CEDEAO avec le gouvernement du Mali et avec la famille de Soumaïla Cissé, président de l’Union pour la République et la démocratie (URD) et chef de file de l’opposition, enlevé depuis le mois de mars 2020. Elle a invité le gouvernement malien à “intensifier les efforts pour obtenir, sans délai, sa libération”.