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Bamako (Mali) lundi matin : Calme
Publié le lundi 20 juillet 2020  |  L’Essor
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Matinée pluvieuse, Bamako est bien arrosée ce lundi. Nombre de travailleurs sont restés au lit craignant une paralysie dans la ville. Pour cause, la veille le mouvement politique du M5-RFP avait juré de rendre la circulation routière impraticable à travers des barricades à tous les ronds-points.




Après trois grandes manifestations, les manifestants ont appelé à changer de fusil d’épaule. Désormais, ils ont opté pour la désobéissance civile. Le mot d’ordre en dix points consiste essentiellement à empêcher les habitants à vaquer à leurs affaires. Pas de service public, disent-ils.

Quelle est la situation sur le terrain ? A 8 heures, l’axe Kati-Centre ville de Bamako circule normalement. Rien à signaler sur le Boulevard de l’Indépendance où les militants du M5 organisaient les regroupements des vendredis.

Dans la ville, les forces de l’ordre sont omniprésentes. Cagoules pour certains, d’autres n’en ont pas besoin. La casquette suffit. « Ça va ? Tout se passe bien ? ». « Comme tu peux le constater », lance un agent en uniforme à bord d’un tout terrain estampillé « Bac » (Brigade anti criminalité). Cette unité de la police a fait ses preuves bien de fois lors d’interventions musclées dans les nids de bandits.

Madou Coulibaly, sur sa bécane bleue, fait philosophe : « Dans la vie, on est sûr de rien. Donc, il vaut mieux rester sur ses gardes ». La quarantaine révolue, ce chef de famille ne peut pas se permettre le luxe d’une désobéissance civile. Interrogé, il ne sait, de toute manière, ce que c’était. « J’ai une famille à nourrir et voilà la fête pointer son nez », ajoute-t-il, avec un brin d’humour.

Plusieurs chefs de service ont choisi de jouer la carte de la prudence. Un fonctionnaire public du domaine des finances a confié, à voix basse, que son « patron » a demandé au personnel de rester à la maison. « Il ne faut pas prendre un risque inutile » leur a dit le directeur de service.

En revanche, plusieurs structures ont ouvert la porte. A l’Amap, un journaliste de l’Agence pianote acharnement sur son clavier. « Je n’ai rien remarqué de particulier qui peut empêcher un fonctionnaire de travailler. En plus, en cette veille de fête, les gens n’ont guère le choix que de travailler pour ne pas être pris de court », analyse-t-il pendant qu’il achève une dépêche.

Quelques points chauds sont signalés à Faso Kanu, un quartier de la rive droite, qui abrite le siège de la CMAS. « Des voies sont barrées mais les motos passent. Les voitures sont obligées de faire un détour. Ils ne sont pas nombreux mais déterminés », témoigne Aliou Maïga qui vient d’emprunter l’Avenue de l’Oua depuis la Tour d’Afrique jusqu’au pied du pont des Martyrs.

A. CISSE

Source : L’ESSOR
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