La Cité des Askia n’a désormais rien à voir avec les autres contrées du septentrion malien. A la différence de celles-ci, elle est la destination privilégiée de tous ceux qui aspirent à s’enrichir par l’extraction de l’or. En effet, depuis que ce métal précieux jaillit à flot du sol d’une localité appelée Intahakka, l’affluence humaine a suivi, défiant du coup toutes les menaces d’insécurité régnante. Conséquence : la surenchère s’est aujourd’hui installée et l’accès aux denrées de première nécessité a tendance à devenir plus difficile que l’exploitation de l’or. «Tout est devenu cher à Gao», entend-on de plus en plus souvent se plaindre les autochtones submergés par l’afflux de consommateurs allogènes dans leur contrée. En plus d’être inaccessible à leurs maigres bourses, les denrées de consommation deviennent d’autant moins visibles qu’elles sont massivement acheminées vers l’eldorado où les exploitants du métal jaune se les procurent à prix d’or. L’activité est par ailleurs si prospère que les différentes forces de l’ordre s’en tirent à bon compte, à travers notamment les postes de contrôle que chacune érige à coups de droits de passage. Des différents groupes armés autonomistes à l’armée malienne en passant par les groupes d’autodéfense.