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Création d’une nouvelle majorité présidentielle : Qu’est-ce qui fait courir Tiémoko Sangaré ?
Publié le lundi 20 juillet 2020  |  la preuve
3è
© aBamako.com par A S
3è Conférence nationale extraordinaire de ADEMA-PAS
Bamako, le 18 mai L’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA-PASJ) a confirmé son soutien au président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta.
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Le terrain politique a cela de fâcheux: des ambitions politiques cachées émergent toujours des tourments politiques. La crise post-électorale qui secoue dangereusement notre pays n’y échappe pas, du côté de la majorité présidentielle, où certains barons politiques, affidés, tentent de se défaire de l’ancienne structuration pour se faire une nouvelle virginité. La nouvelle trouvaille politique s’appelle « Coalition pour le Mali » (CPM) qui est sortie des flancs de l’actuelle majorité présidentielle, comme par enchantement, pour, dit-on, élargir la base de la mouvance présidentielle face à cette crise politique.
Tourmentée et ballottée par cette nouvelle épreuve politique, face à laquelle elle se bat comme un beau diable, la majorité présidentielle ne semble pas trouver la bonne trajectoire politique pour parler d’une seule voix. Dans un mouvement de sauve qui peut, certains de ses membres, et non des moindres, à l’image de l’Adema Pasj de Tiémoko Sangaré, tente de s’offrir une nouvelle virginité politique à travers la création d’une nouvelle majorité, composée des partis lilliputiens, comme la Force démocratique pour la prospérité (FDP Mali-Koura) d’Amadou Thiam.

Au lancement de cette nouvelle trouvaille politique, il a été entonné par ses initiateurs qu’il s’agissait d’élargir la base de la majorité présidentielle aux partis politiques qui se sont inscrits dans l’accord politique de gouvernance, signé, il y a un peu plus d’un an. A en croire le Pr Tiémoko Sangaré, président de l’Adema, cette coalition a été élargie à partir de la signature de l’Accord politique de gouvernance à d’autres forces qui ont décidé de soutenir le Président de la République. Pour lui, la création de la CPM formalise l’adhésion desdites forces politiques ainsi que les associations et organisations de la société civile qui se sont levées pour se battre afin de préserver la république et ses institutions. De son avis, et par ce fait politique, il est plus efficace de créer une jonction entre les partis politiques de la majorité et l’ensemble des associations et organisations de la société civile qui soutiennent les institutions.

« La Coalition pour le Mali est née et ce sera l’outil de combat que nous sommes décidés à mener pour préserver la République, sortir notre pays des difficultés auxquelles il est confronté et permettre à la nation de prendre son envol vers des rivages, où chaque Malien sera heureux de vivre sur la terre de ses ancêtres ». Au-delà de l’incantation, le président de l’Adema, en annonçant les objectifs suprêmes de la nouvelle création, se lance dans un lyrisme politique, comme les hommes politiques savent le faire, qui ne trompe personne.

De ce fait, de part et d’autre des chapelles politiques, on entend dire que les raisons politiques de cette nouvelle création sont bien cachées, englouties dans les ambitions politiques de ses initiateurs, lesquels veulent bien prendre leurs distances avec la majorité présidentielle existante, regroupée au sein de « Ensemble pour le Mali ». Ce, afin de vouloir se faire une nouvelle virginité politique.

Pour bon nombre d’observateurs attentifs, il est clair que l’exercice politique auquel s’adonne l’Adema n’est pas de tout aisé. Prétendre défendre la République et ses institutions, avec la réussite politique qu’on souhaite, en cherchant à émietter les forces à l’interne, plutôt que d’aller vers l’union sacrée, est totalement utopique.

La preuve en est que de son lancement, en début de ce mois de juillet, jusque-là, le nouveau regroupement ne donne toujours pas de signal d’efficacité. Il demeure inaudible, invisible et illisible, selon nombre d’observateurs qui pensent d’ailleurs que sa création ne répond à aucune logique de pérennité et de vivacité dans la défense des valeurs républicaines.

Est-ce bien pour cette raison, et pour se donner bonne conscience, que Tiémoko Sangaré a été aperçu aux côtés de Dr. Bocary Tréta, président de l’EPM, à la rencontre des émissaires de la Cedeao, en médiation dans notre pays ?

L’Adema n’est pas à sa première contradiction

Même si le Pr Tiémoko Sangaré tente de nier vouloir prendre ses distances avec l’EPM, tel n’est pas le cas pour certains barons du parti, comme le Ministre Yaya Sangaré, qui s’embourbent dans de nouvelles postures politiques, aussi hétéroclites que spontanées, avec de nouvelles figures politiques, destinées à se donner plus d’élan et plus d’écho dans la résistance politique en faveur des institutions de la République.

Même si le président Tiémoko Sangaré continue de se réclamer de la majorité présidentielle dans son ensemble, en nuançant l’apport de la CPM, le ministre Yaya Sangaré, de son côté, connu pour son franc-parler, ne cache pas que l’Adema est en train de prendre ses distances avec l’EPM qui a, dit-il, un problème de coordination et de vision.

Il est donc facile d’imaginer, à travers les positions de ces deux caïds de l’Adema, que la fissure de l’EPM a bel et bien commencé au sein du parti de l’Abeille qui n’est pas d’ailleurs à sa première contradiction avec ses alliés politiques.

Oumar KONATE
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