Depuis le début de cet hivernage, la cour du Centre de santé communautaire de Baco-djicoroni (CSCOM), en commune V du district de Bamako, est transformée en un marigot. Le personnel soignant et les usagers ont des difficultés à y accéder à cause de l’état du lieu. Les travailleurs crient à la négligence des autorités locales qui, à leur tour, disent ne pas être informées à temps.
Un marigot ! C’est ce à quoi on peut comparer la cour du CSCOM de Baco-djicoroni. À chaque pluie, la cour devient inondée empêchant les usagers et les travailleurs du CSCOM d’accéder au lieu. La cour est remplie d’eau. Les femmes enceintes, les malades sont exposés au danger une fois arrivéà cette localité. « Notre CSCOM devient inondé à chaque fois qu’il pleut. L’inondation nous empêche même de travailler, car l’accès à la cour est presque impossible », nous confie un agent du CSCOM de Baco-Djicoroni en colère. Selon ce dernier, la situation du CSCOM met en danger la vie des malades. « On a faillait perdre une femme enceinte ici, la semaine dernière. Cette femme qui était sur le point d’accoucher allait tomber à cause de l’inondation, l’eau», nous a expliqués notre interlocuteur très découragé. Ce n’est pas tout, les vaccinations pour enfant qui se font chaque jeudi, ont été annulées la semaine dernière. « Le jeudi dernier, nous avons a été obligés d’annuler les vaccinations pour les enfants parce que l’accès au CSCOM est impossible », nous informe notre interlocuteur, agent audit CSCOM, qui a préféré garder l’anonymat. À en croire ce dernier, même les parents de malades fuient ce CSCOM à cause de son état dégradant.
Quant aux agents de ce CSCOM, ils vivent le calvaire. Ils n’ont pas droit à porter même d’habitats propres ; de chaussures en cuir, car il faut d’abord entrer dans l’eau avant d’avoir accès aux différentes salles.
Une des usagers que nous avons croisés devant le CSCOM se plaint de l’état du centre. « Toute personne qui vient ici pour se soigner risque d’attraper une autre maladie. Comment un centre de santé, à Bamako, peut être comme un marigot. Il n’y a pas où mettre le pied. Même les malades sont obligés d’entrer dans l’eau », a-t-elle regretté.
Les autorités locales dans l’indifférence !
Selon notre interlocuteur au CSCOM, ils ont saisi le maire de la commune V du district de Bamako chargé de l’environnement. Mais aucune décision n’a, jusqu’à ce jour, été prise pour mettre fin au calvaire. « Nous avons informé la mairie de la commune V, précisément celui qui est chargé de l’environnement. Mais rien n’a été fait et nous continuons toujours à souffrir », déplore notre source qui ajoute : « Nous sommes répartis à la mairie pour une seconde fois. Ils nous ont fait savoir qu’ils ont fait le dévie et qu’ils nous reviendraient ».
La version du maire Amadou Ouattara
« Tu es la première personne à m’informer de cette situation. Je ne suis pas au courant de cette inondation. Personne ne me l’a dit :ni les agents du CSCOM ni aucun agent de la mairie », nous informent le maire de la commune V du district de Bamako, Amadou Ouattara, que nous avons joint au téléphone hier pour sa version des faits. Même si le maire ne dément pas que son adjoint, celui-là qui est chargé des questions de l’environnement a été informé de l’état du CSCOM, il affirme que ce dernier ne lui a rien dit. « Même s’ils ont informé le 3e adjoint, moi, je ne suis pas au courant », nous a-t-il confié au téléphone.
Le maire a aussi lancé les pierres dans le jardin des agents du CSCOM. « L’inondation ne s’improvise pas. Les agents du CSCOM devraient informer la mairie tôt. Ce n’est pas à cette période ou après le dégât qu’il faut informer la mairie », a-t-il entonné.
Il faut préciser que ledit CSCOM est situé à quelques mètres de la mairie secondaire situé à Baco-djicoroni, juste derrière le marché dudit quartier.