Pour présumé détournement de 3,8 milliards devant leur revenir, le Collectif des partants volontaires à la retraite de la CMDT, qui compte 323 agents, avait porté plainte devant le pôle économique de Bamako contre Ousmane Amion Guindo, Tièna Coulibaly et Kalifa Sanogo, tous anciens directeurs de la CMDT.
Après la plainte, déposée le 2 décembre 2019 sous le numéro 333, le dossier a été transmis par le procureur à la gendarmerie du Camp 1 de Bamako. Les 3 personnes citées plus haut ont été entendues par les limiers du Camp 1. Par la suite, ces derniers ont voulu entendre l’actuel PDG de la CMDT, Baba Berthé. Mais l’intéressé refuse jusqu’à présent de répondre à la convocation du 10 juillet 2020 qui lui a été adressée par l’étude de Maître Adama
Diakité, huissier-commissaire de justice. Selon nos sources, les gendarmes s’apprêtent à le conduire dans leurs locaux manu militari.
Quand est-il de l’affaire elle-même ?
Pour rappel, en 2003, des reformes d’ajustement structurel ont été imposées par le
FMI et la Banque Mondiale suite à la chute des cours mondiaux du coton et la mauvaise gestion de la CMDT. Cette entreprise a alors procédé au licenciement de 595 agents suivant un protocole d’accord qui définit les conditions de départ et les méthodes de calcul des droits. Le Collectif dit avoir obtenu un jugement en date du 23 septembre 2008 qui condamne la CMDT à payer les 3,8 milliards en cause. De plus, l’Espace d’Interpellation Démocratique (EID) de 2012 a recommandé le respect strict du protocole d’accord. En vain.