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Après l’échec de la médiation de la CEDEAO : Le dialogue est il encore possible avec le M5-RFP ?
Publié le mercredi 22 juillet 2020  |  L’enquêteur
Conférence
© aBamako.com par MS
Conférence de presse de la médiation de la CEDEAO
Bamako, le 19 Aout 2020 La médiation de la CEDEAO e tenu une conférence de presse à hôtel Salam
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Depuis quelques jours une mission de bons offices dépêchée dans notre pays par les Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO et conduite par l’ancien président de la République Fédérale du Nigéria, M. Goodluck Jonathan séjourne à Bamako avec des experts des Cours constitutionnelles de la sous région. L’objectif de cette mission est de trouver un terrain d’entente entre les acteurs de la crise politique et institutionnelle qui secoue notre pays depuis quelques temps. Suite à des négociations houleuses les 16,17 et 18 juillet dernier, la médiation s’est avérée un échec sur tous les plans. L’on est en droit de s’interroger, si le départ des médiateurs de la CEDEAO, ne va pas précipiter le départ d’IBK du pouvoir, car le peuple malien est décidé d’aller jusqu’au bout.
Notre pays traverse des moments très difficiles après le rassemblement du 10 juillet dernier à l’initiative du Mouvement du 05 juin, dénommé M5-RFP une force patriotique composée des leaders religieux, des partis politiques et des mouvements de la société civile, qui exige la démission du président IBK accusé d’être à l’origine de tous les maux du Mali. Il réclame aussi la dissolution de l’Assemblée nationale et de la Cour Constitutionnelle. A l’issu de ce grand rassemblement populaire et pacifique tenu au Monument de l’Indépendance à Bamako, les organisateurs ont lancé un appel à la désobéissance civile, et ont appelé pacifiquement les manifestants à se diriger vers le siège de la télévision nationale dont ils ont occupé la cour, entraînant l’interruption temporaire des programmes, des dégâts matériels et mort d’homme, consécutive à l’intervention musclée de l’unité d’élite anti-terroristes, FORSAT. Un autre groupe avait saccagé l’Assemblée nationale. Deux des trois ponts que compte la capitale malienne ont été coupés par des manifestants. C’est dans cette situation tendue que le régime d’IBK a utilisé des armes de guerre contre les manifestants aux mains nues et n’épargnant même pas les lieux de cultes. Le bilan selon le M5-RFP, est de nos jours de 23 morts suite à la répression des manifestations des 10,11 et 12 juillet 2020 et plus d’une centaine de blessés par balles. Le hic, est qu’IBK s’est adressé à la nation le lendemain des événements malheureux en ses termes, une manière pour lui de narguer le peuple ? Je cite : « Vous le savez, c’est au nom de l’État de droit que les pouvoirs publics ont autorisé la manifestation d’aujourd’hui du M5 RFP, malgré les incitations à la violence véhiculées par les messages de certains responsables de ce mouvement », a ajouté IBK qui rappelle que « c’est au nom de ce même État de droit qu’il m’incombe d’assurer la sécurité des biens, des citoyens et des Institutions et sera fait, sans faiblesse aucune ». La messe était elle dite ? C’est dans ce contexte qu’une médiation de la de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’est rendue à Bamako pour faciliter les pourparlers inter-Maliens. Dans la journée du jeudi au vendredi, cette mission conduite par Goodluck Jonathan a rencontré à l’hôtel Salam les leaders du M5-RFP entre autres, l’ancien ministre Choguel Kokala Maïga, Cheick Oumar Cissoko, Issa Kaou N Djim, coordinateur de la CMAS, qui est la pierre angulaire du Mouvement du 5 juin et le parrain du dit mouvement le très respecté l’Imam Mahamoud Dicko. Si les propositions de la CEDEAO se limitent à la nomination des membres de la nouvelle Cour constitutionnelle, des partielles pour les circonscriptions électorales à problème lors des dernières législatives et un gouvernement d’union nationale, tout en ignorant la question épineuse qui est la démission d’IBK et la mise en place d’une constituante. Les émissaires du M5 RFP sont restés campés sur leur position à savoir : Le M5-RFP exige la démission de IBK et de son régime; propose une transition politique et populaire pour un nouveau départ; l’ouverture d’une enquête indépendante internationale et nationale sur les tueries des manifestants aux mains nues avec des armes de guerre et enfin le M5-RFP demande la libération sans condition de Soumaila Cissé, chef de file de l’opposition enlevé dans des conditions mystérieuses dans le cercle de Niafunké en pleine campagne électorale lors des dernières législatives passées.



Selon Choguel Kokala Maïga, lors de la conférence de presse du M5-RFP le vendredi dernier tenue au siège de la CMAS, il a fait savoir que tout dialogue est infructueux avec IBK aujourd’hui. « En terme simple la rencontre avec la CEDEAO est un désaccord au fond. Mais, en terme diplomatique nous avons promis de nous retrouver. » Selon lui, le point de non retour a été atteint le vendredi 10 juillet passé avec les tueries des manifestants.

« La ligne rouge de la CEDEAO est notre ligne blanche… »

« Lorsque les maliens sortent pour dire qu’ils ne sont pas d’accord, on fait sortir les forces anti-terroristes pour les tuer. » a regretté Dr Choguel.

« Notre pays est pris en otage par IBK. Nous sommes dans la Constitution car notre Constitution prévoit la désobéissance civile, la démission du président. C’est IBK qui est hors de la constitution. Exemple, sur la prorogation illégale de la cinquième législature par IBK, la Cour constitutionnelle a elle-même violée la Constitution, elle s’est prise pour Dieu. Nous avons demandé aux experts de la CEDEAO de lire les textes. Car IBK a violé son serment, il a violé ses engagements internationaux et il a violé la Constitution malienne. Donc sa démission n’est pas négociable, nous réclamons la justice pour ceux qui sont morts. Les éléments de la FORSAT qui sont allés à l’ORTM, ont demandé « Où est Issa Kaou MDJIM et l’Imam Diarra, on va les tuer ». « Donc pour nous, la CEDEAO a un seul objectif, celui de maintenir un président vomi par le peuple malien. Nous resterons ferme sur nos positions, on est uni comme un roc, le sang de ceux qui sont morts nous unit aujourd’hui davantage» a-t-il laissé attendre.

« Si IBK ne démissionne pas à temps, on va mettre le grappin sur lui et son régime. La ligne rouge de la CEDEAO est notre ligne blanche. » A conclu Me Mohamed Aly Bathily.

A noter qu’au cours de cette médiation la délégation de la CEDEAO a rencontré tour à tour la majorité présidentielle sous le leadership de Dr Bocary Treta, la société civile, le Premier ministre Boubou Cissé et a rendu une visite de courtoisie à IBK à la Villa des Hôtes.

Quant au Premier ministre Boubou Cissé selon un communiqué de la primature, il a mis l’accent sur les mesures récentes initiées par le Président de la République, Son Excellence Ibrahim Boubacar KEITA, notamment ses offres politiques de dialogue, de rassemblement national, de renforcement de la paix sociale et de la cohésion sociale, en application des recommandations de la CEDEAO pour la résolution de la crise, dans le respect de nos textes.
Le Dr Boubou Cissé a en outre, exprimé la volonté de l’Etat de faire la lumière sur les événements tragiques, y compris les pertes en vies humaines, dans un esprit de responsabilité et de transparence.

Enfin, il a réaffirmé la disponibilité du Gouvernement au dialogue avec le M5-RFP dans le respect des prérogatives du Chef de l’Etat.

A.B.D
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